
C’est en 2002 que débutait, sur le territoire ancestral des Anicinapek
de Kitcisakik, une recherche-intervention collaborative dans le but de contribuer à la
définition des fondements théoriques et pratiques d’une
foresterie dite « autochtone » qui serait adaptée
au mode de vie, aux valeurs et aux aspirations de la nation Algonquine. Conjointement
avec les membres du Comité Forêt de Kitcisakik et un regroupement
de partenaires industriels et gouvernementaux, une équipe universitaire
interdisciplinaire menée par Marie
Saint-Arnaud a accompagné les
Anicinapek dans cette démarche émancipatrice en vue de leur donner
des moyens pour négocier l’aménagement des forêts
de leur territoire ancestral.
 Localisation du territoire de Kitcisakik
|
« La forêt est composée d’un
ensemble d’éléments traditionnels qui constituent
le fondement de l’identité anicinape » |
D’abord, le volet ethnographique du projet de recherche mené par
Marie Saint-Arnaud et ses collaborateurs visait la caractérisation du
système de représentations anicinape de la forêt et de
la foresterie. Les résultats ont montré que, pour les gens de
Kitcisakik, la forêt est composée d’un ensemble d’éléments
traditionnels qui constituent le fondement de l’identité anicinape.
Cette relation identitaire considère la forêt comme lieu d'appartenance
et de déploiement de la culture. Cela se traduit à travers les
concepts de « forêt-mode de vie » et
de « forêt-milieu de vie », par exemple. La représentation
de la « forêt colonisée » est très
présente dans le discours des Anicinapek de Kitcisakik. En effet, l’évocation
de la forêt génère parfois pour eux des émotions
négatives qui témoignent des conséquences de l’exploitation
forestière sur leur mode de vie. La représentation de la relation à la
foresterie fait alors référence au caractère préoccupant
de cette dernière et se traduit par la « foresterie-dégradation
du milieu de vie », la « foresterie-perturbation du mode de
vie » et la « foresterie-manque de respect ».
Devant ce constat, imaginer une alternative à la foresterie conventionnelle
avec laquelle la communauté pourrait composer son avenir devenait difficile.
C’est donc à travers un volet transversal de la recherche que
l’idée d’une « foresterie-compromis » a émergé au
sein de la population de Kitcisakik. À partir d’éléments
comme la « foresterie-conservation/restauration », la « foresterie-participation/consultation » et
la « foresterie-respect de la culture anicinape », un
cadre anicinape de critères et indicateurs de foresterie autochtone
a été élaboré afin de donner forme à l’idée
de « foresterie autochtone ». Le cadre anicinape de foresterie
autochtone comprend 5 principes et 22 critères qui constituent les fondements
culturels qui devraient être respectés au cours des activités
de planification et d’aménagement de la forêt sur le territoire
ancestral de Kitcisakik. Il couvre les aspects culturels, écologiques, éthiques, éducatifs
et économiques. Selon Marie Saint-Arnaud, l’intégration
et la mise en œuvre du cadre autochtone de critères et indicateur s’étalera probablement sur 20 ans. Encore beaucoup de bannick sur la planche!
Résumé de la présentation :
Roxane Germain
étudiante à la
maîtrise en biologie, UQAT
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