Dans la forêt boréale, les peuplements gérés qui ne se régénèrent pas ou ne s'établissent pas rapidement après la récolte peuvent être rapidement envahis par l'aulne rugueux (Alnus rugosa), en particulier sur les sites humides où l'aulne était présent avant la récolte. Les populations denses d'aulnes résultent de l'augmentation de la lumière disponible et de l'élévation du niveau de la nappe phréatique après la récolte. L'invasion de l'aulne se fait principalement par propagation végétative, de sorte que cette espèce peut rapidement dominer un site, concurrencer la régénération forestière et provoquer l'échec de la régénération. Cependant, les racines des aulnes sont infectées par des actinomycètes fixateurs d'azote (N) qui pourraient contribuer à la croissance d'autres plantes par le biais de la facilitation écologique. En outre, l'aulne joue un rôle important dans le bilan d'évapotranspiration des tourbières boisées et peut abaisser la nappe phréatique. Dans ce contexte, la présence d'aulnes pourrait favoriser la croissance des conifères dans les écosystèmes forestiers où la disponibilité de l'azote dans le sol est faible et où la nappe phréatique est proche de la surface. Par conséquent, sur les sites post-récolte où la densité des aulnes est susceptible de nuire à la croissance des arbres et à la productivité de la forêt, les traitements de préparation du site pourraient être utilisés pour contrôler l'abondance des aulnes en créant des conditions d'espacement où leur présence augmenterait la disponibilité de l'azote et abaisserait la nappe phréatique, et pourrait favoriser la croissance de la régénération de l’épinette noire (Picea mariana (Mill.) BSP) par exemple.