Les coupes partielles représentent une alternative prometteuse et plus durable aux coupes totales dans les forêts boréales, car elles ont un impact plus réduit sur la biodiversité, la structure forestière et la régénération. Toutefois, leurs effets sur la croissance des arbres ne sont pas encore clairement établis, et l’augmentation de la mortalité observée remet en question leur durabilité à long terme, notamment dans les forêts d’eskers. Cette thèse vise à évaluer les effets des coupes partielles sur la croissance des arbres, la mortalité due au vent et la dynamique du carbone aérien dans des peuplements dominés par le pin gris (Pinus banksiana) établis sur des substrats d’esker au Québec (Canada). Deux dispositifs expérimentaux ont été mis en oeuvre. Le premier a comparé, huit ans après récolte, trois traitements sylvicoles : témoin (0 %), éclaircie (30-35 %) et coupe d’ensemencement (40-50 %), chacun répliqué huit fois (24 sites au total). Le second a examiné le lien entre les greffes racinaires naturelles et le chablis dans quatre bandes riveraines.

L’analyse dendrochronologique et isotopique (δ¹³C de l’alpha-cellulose) suggère que le choc de croissance observé après coupe partielle pourrait résulter principalement d’une réallocation du carbone vers les racines plutôt que d’une fermeture stomatique. Ce choc était plus marqué à proximité des chemins de débardage et sous des intensités de récolte plus fortes, mais la croissance s’est améliorée à moyen terme (8 ans). Les analyses des stocks de carbone ont montré que les coupes partielles réduisent le carbone aérien vivant par hectare tout en modifiant la distribution du chablis et du bois mort. Néanmoins, les peuplements éclaircis ont conservé des niveaux de carbone comparables à ceux des témoins, suggérant un bon potentiel de compromis entre production et conservation du carbone. Enfin, les greffes racinaires naturelles ont réduit la probabilité de déracinement mais augmenté celle de rupture du tronc. Cette thèse contribue à une meilleure compréhension des impacts physiologiques et structurels des coupes partielles et soutient leur adaptation aux particularités écologiques des forêts boréales d’esker.

MEMBRES DU JURY :

Président : Maxence Martin, Ph. D., Institut de recherche sur les forêts Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue

Évaluateur externe :

• Jean-Claude Ruel, Ph. D. Université Laval
• Robert Schneider, Ph. D. Université du Québec à Rimouski

Directeur de recherche :  Annie DesRochers, Ph. D., ing. f., Institut de recherche sur les forêts Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue

Codirecteur de recherche : Miguel Montoro Girona, Ph. D., professeur associé Institut de recherche sur les forêts Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue

Prenez note que la diffusion Web sera disponible jusqu’à la fin de la présentation, mais elle sera interrompue juste avant la période de questions des membres du jury.

La forêt tempérée nordique du Québec est la limite septentrionale de répartition continue de nombreuses espèces tempérées, dont le pin blanc (Pinus strobus L.) et le pin rouge (Pinus resinosa Ait.). Historiquement dominants, les pins ont connu un déclin de leur abondance en raison de l’exploitation forestière, des pathogènes, des changements climatiques et de la suppression des feux. Or, leur régénération dépend étroitement des régimes de feu, notamment de l’alternance entre feux de surface et feux de cime.

Cette thèse avait pour objectif d’examiner la réponse du pin blanc et du pin rouge aux changements des régimes de feu et du climat au cours de l’Holocène, à travers une approche combinant archives paléoécologiques et modélisation (LANDIS-II). Cette thèse se divise en trois axes complémentaires : (1) reconstituer les régimes de feu dans la forêt tempérée nordique et leurs effets sur le pin blanc et le pin rouge; (2) distinguer les effets respectifs du climat et des régimes de feu sur l’abondance du pin blanc; et (3) anticiper l’évolution des pinèdes sous l’effet des changements climatiques et des régimes de feu.

Les analyses anthracologiques et polliniques ont montré qu’entre 8 400 et 4 500 ans cal. BP, l’abondance maximale des pins correspondait à un régime de feux mixtes, associant feux de surface fréquents peu sévères et feux de cime sévères ponctuels. La prédominance de feux de surface entre 4 500 et 1 500 ans cal. BP a entraîné une diminution des populations de pins. L’approche multi-indicateurs (pollen, charbon, chironomes) confirme que l’abondance du pin blanc est contrôlée conjointement par le climat et les régimes de feu. Enfin, les simulations LANDIS-II suggèrent une réduction rapide du pin rouge avec les changements de régimes de feu, tandis que la diminution du pin blanc serait plus progressive. Ces résultats fournissent des bases essentielles pour la gestion adaptative des pinèdes au Québec.

MEMBRES DU JURY :

Président : Guillaume de Lafontaine, Ph.D., Université du Québec à Rimouski

Évaluateur externe :

• Anne-Laure Daniau, Ph.D., Université de Bordeaux
• Émilie Gauthier, Ph.D., Université de Franche-Comté

Directeur de recherche :

• Hugo Asselin, Ph. D., École d’études  autochtones de l’UQAT
• Adam A. Ali, Ph.D., Université de Montpellier

Codirecteurs de recherche : Yves Bergeron, Ph.D., Institut de recherche sur les forêts, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue

Prenez note que la diffusion Web sera disponible jusqu’à la fin de la présentation, mais elle sera interrompue juste avant la période de questions des membres du jury.