La construction des chemins forestiers nécessite la suppression des strates de végétation le long de couloirs de sections variables (largeur de la chaussée entre 5,5 m et 8,5 m) et l’aménagement de surfaces de roulement majoritairement gravelées afin de permettre la circulation des véhicules. Ces perturbations linéaires créent des bordures abruptes caractérisées par un changement des conditions abiotiques en lien avec la modification du niveau d’ouverture de la canopée. La densification des structures linéaires morcelle la forêt, facilite le déplacement de mammifères prédateurs et augmente l’hétérogénéité des surfaces de végétation en favorisant l’installation des espèces tolérantes aux perturbations. De ce fait, l’établissement naturel de la végétation sur les chemins forestiers est primordial pour la refermeture du couvert végétal et la conservation concomitante de l’habitat faunique, particulièrement pour le caribou. À l’aide d’outils géospatiaux et d’inventaires sur le terrain, nous évaluerons les caractéristiques structurales des strates de végétation sur les surfaces de roulement et en bordure des chemins forestiers de classes fonctionnelles différentes (de classe 1 à 3 et les chemins d’hiver) afin de comprendre la dynamique de la reprise de la végétation en fonction du temps et des variables permanentes du site. Nous supposons que la progression de la végétation est principalement liée au temps écoulé depuis la création ou le dernier entretien du chemin. Nous nous attendons également à ce que la régénération soit plus rapide pour les chemins de classes inférieures. Enfin, un modèle de refermeture de la végétation sera élaboré et abordera la question fondamentale de l’évolution de la végétalisation des chemins forestiers dans un contexte de gestion de l’habitat faunique en forêt boréale.