Cette année, la Chaire en Aménagement Forestier Durable tiendra son 26ème colloque annuel qui aura lieu le mercredi 20 novembre au Forestel de Val d’Or. Des ateliers (programmation à venir) seront également proposés le jeudi 21 novembre sur le campus de l'UQAT à Val d’Or. Si vous souhaitez réserver une chambre au Forestel au tarif préférentiel, contactez liaison.irf@uqat.ca
Le colloque sera l'occasion d'en apprendre plus sur les travaux réalisés dans le cadre de la Chaire en Aménagement Forestier Durable et de discuter autour de ses 6 axes de recherche :
La dynamique forestière et l'historique des perturbations naturelles;
Les facteurs clés nécessaires au maintien de la biodiversité;
La productivité forestière et la résilience des écosystèmes;
Le développement et l'évaluation de nouvelles approches sylvicoles;
Développement et expérimentation de stratégies d’aménagement durable des forêts;
La valorisation, caractérisation et transformation du bois.
PRIX ET CONE D'OR
Cône d'Or et Prix Chantiers Chibougamau, Produits Forestiers Résolu et West Fraser pour la meilleure présentation orale - 750$
Prix Chantiers Chibougamau, Produits Forestiers Résolu et West Fraser pour la meilleure présentation par affiche - 450$
Coup de coeur du public pour la meilleure présentation orale - Laissez-Passer annuel SEPAQ
Coup de coeur du public pour la meilleure affiche - Laissez-Passer annuel SEPAQ
Meilleure question étudiante - bourse de 100$
Deux prix de présences tirés parmi les participants : Livres des éditions NaturAT
En attendant, vous pouvez consulter la liste des récipiendaires du Cône d’Or 2023.
CONCOURS PHOTOS ÉTUDIANTS
À l’image des précédents colloques, un concours photo est à nouveau organisé cette année. Un jury de quatre professionnel.le.s de la photographie sélectionnera un.e gagnant.e par catégorie.
Vous ne pouvez soumettre qu'une seule photo par catégorie et celles-ci ne doivent pas avoir été retouchées :
Catégorie comique : Recherche et forêt en folie
Catégorie paysage : Des racines aux branches, en passant par les coucher de soleil
Catégorie macro/micro : Du plus grand au plus petit, et du plus petit au plus grand
Prix Produits Forestiers Résolu pour la meilleure photo paysage - 100$
Prix West Fraser pour la meilleure photo macro/micro - 100$
Prix Chantiers Chibougamau de la meilleure photo comique - 100$
Coup de coeur du public pour la meilleure photo – Abonnement au Couvert Boréal
ATELIERS
Titre : Les projets collaboratifs à long terme pour répondre aux enjeux du milieu forestier
Résumé : Depuis plus de 25 ans la Chaire en Aménagement Forestier Durable s’efforce de bâtir des projets de recherche collaborative. Dans cet atelier, les personnes participantes auront l’occasion d’en apprendre plus sur les projets de recherche de la CAFD issues de collaboration sur le long terme. A cette fin, plusieurs collaboratrices et collaborateurs gouvernementaux historiques de la chaire viendront échanger sur ces travaux. Les personnes participantes prendront part à des groupes de travail qui viseront à se questionner sur les résultats de ces travaux, ont-ils répondus aux préoccupations du milieu forestier ? Que reste-t-il à faire ? Quels sont les prochaines étapes et collaborations à mettre en place pour répondre aux problématiques actuelles du milieu ?
La journée comportera trois blocs, chacun portant sur un projet qui sera étudié et son avenue discutée. Pour chaque projet les principaux résultats et leurs implications seront présentés. Par la suite, des petits groupes de travail seront invités à remettre les résultats de ces travaux dans la perspective des préoccupations actuelles du milieu avec l’aide de personnes chercheuses et actrices du milieu forestier et d’un document de travail. Finalement, chaque bloc sera clôturé par une remise en commun pendant laquelle chaque groupe aura l’opportunité de présenter les points saillants de sa réflexion afin d’en discuter avec l’ensemble des personnes participantes.
Depuis plus de vingt-cinq ans, la Chaire AFD joue un rôle essentiel dans le développement de la recherche en sciences forestières en Abitibi-Témiscamingue et dans le Nord du Québec. Ses travaux ont une résonance tant dans l’ensemble du Québec que sur les scènes nationale et internationale. En novembre 2023, nous avons célébré son 25e anniversaire lors de notre colloque annuel, un événement qui témoigne de l'impact durable de notre initiative. Grâce à la vision collective des professeur.e.s à l’UQAT et UQAM, la Chaire a favorisé la collaboration avec des partenaires socio-économiques et gouvernementaux, contribuant ainsi à enrichir notre compréhension des écosystèmes forestiers et à établir des stratégies d’aménagement durable.
Au cours de l’année, plusieurs membres de la Chaire AFD ont reçu des distinctions prestigieuses : Pierre Drapeau a été récompensé par le Prix Harfang des neiges et le Prix ACFAS Michel-Jurdant pour sa contribution à la faune et à l'écosystème boréal. Osvaldo Valeria a reçu le Prix d’excellence en enseignement, volet leadership du réseau UQ, et Daniel Kneeshaw a été honoré du Prix excellence recherche professeur de la faculté des sciences de l’UQAM. Nicole Fenton a fait l’histoire en devenant la première Canadienne à recevoir le prix Spruce de l’Association internationale des bryologues pour sa contribution à la biologie des bryophytes. Enfin, Yves Bergeron a été décoré de l’insigne de chevalier de l’ordre national du Québec, la plus haute distinction de l’État québécois, et le Laboratoire international de recherche sur les forêts froides, qu'il co-dirige, a reçu le prix Hector-Fabre.
La durée exceptionnelle de cette Chaire est liée au développement d’une véritable culture de collaboration entre les partenaires industriels et les ministères concernés par la forêt, tant pour le Québec que pour le Canada. Cet appui indéfectible est l’ADN nécessaire à notre collaboration exemplaire. Toutefois, pour poursuivre notre mission, le maintien du financement régional de la recherche par le gouvernement du Québec est essentiel.
En 2025, la chaire AFD en sera à dernière année de mandat à titre de chaire institutionnelle UQAT-UQAM. Malgré l’avenir incertain du financement de la recherche forestière en région, les acquis de la culture de collaboration entre les partenaires de la Chaire AFD nous interpellent à engager une démarche pour en renouveler le mandat. Dans les prochains mois, nous poursuivrons une réflexion collective auprès des partenaires et entreprendrons les démarches appropriées auprès de nos institutions pour actualiser ce formidable levier de la recherche orientée sur l'aménagement durable de la forêt, qu’est la Chaire AFD.
Bon colloque!
Osvaldo Valeria & Pierre Drapeau co-titulaires de la Chaire AFD
Bloc 1 - Pratique d'aménagement pour accroitre le stockage du carbone forestier
Modéré par Louis Imbeau, décanat UQAT
Ingrid Laplante (UQAT-IRF)
Les essences d'arbres plantés en haie Agro Forestières influence le stockage et la stabilité du carbone dans le sol résumé
Les essences d'arbres plantés en haie Agro Forestières influence le stockage et la stabilité du carbone dans le sol
Ingrid Laplante (ingrid.laplante@uqat.ca), UQAT-IRF
Frédérique Lavallée , UQAT
Vincent Poirier (vincent.poirier@uqat.ca), UQAT
Dominique Gravel (dominique_gravel@uqar.ca), Université de Sherbrooke
David Rivest (david.rivest@uqo.ca), Université du Québec en Outaouais
Simon Lafontaine (lafontas02@uqat.ca), UQAT
Résumé :
L’élevage bovin est au cœur de l’économie agricole Québécoise, mais la production bovine est aussi une source majeure de gaz à effet de serre. Depuis 1990, au Québec, la contribution de l’agriculture aux émissions de GES a augmenté de 12%. En 2020, le secteur agricole était responsable de 7,9 Mt d’équivalent CO2, soit près de 11% des émissions de la province. Des GES agricoles, près du tiers étaient associé à l’élevage bovins, en majeur partie dû à la fermentation entérique et la gestion du fumier. Face à ses défis, le sylvopastoralisme, qui combine l’élevage en pâturage à la production d’arbres ou d’arbustes, émerge comme une solution prometteuse. L’intégration des haies agroforestières (HA) dans les systèmes de pâturage offre le potentiel de compenser une partie des GES en augmentant le stockage du carbone dans la biomasse aérienne des arbres, mais aussi en augmentant le stockage et la stabilité du carbone dans le sol. Cependant, des données sur l'efficacité de cette pratique au Québec demeurent limitées.
Pour répondre au besoin, un dispositif expérimental a été mis en place sur les terres de la Ferme Lafontaine-Noël à Dupuy en Abitibi-Ouest en 2020. Dans le cas précis des données présentées, l’étude évalue l’impact de trois essences d’arbres (i.e., peuplier hybride, épinette blanche et érable rouge) dans les HA sur le stockage du carbone et sa stabilité dans le sol. Des échantillons de sol prélevés dans les 10 premiers centimètres et divisés en deux fractions ont été analysés. L’une contenait la matière organique particulaire (POM) et l’autre de la matière organique associée aux minéraux (MAOM), laquelle contient une forme plus stable du carbone dans le sol.
Les résultats montrent que la fraction MAOM des sols sous le peuplier hybride et l’épinette blanche présentent des concentrations de carbone significativement plus élevées (62,1 g C kg⁻¹sol et 54,6 g C kg⁻¹sol, respectivement) que ceux sous érable rouge (29,1 g C kg⁻¹sol). Les différences sont non significatives mais la tendance est similaire dans la fraction POM avec 208,2 g C kg⁻¹ sol pour le peuplier hybride, 180,7 g C kg⁻¹ sol pour l’épinette blanche et 152,5 g C kg⁻¹ sol pour l’érable rouge. Les stocks de carbone total suivent une tendance similaire, atteignant 44,8 Mg C ha-1 pour le peuplier hybride et 45,0 Mg C ha-1 pour l’épinette blanche, contre 33,5 Mg C ha1 pour l’érable rouge, avec une différence significative pour l’érable rouge.
Ces résultats démontrent l'importance du choix des essences d’arbres dans les HA pour maximiser le stockage de carbone, suggérant que le sylvopastoralisme pourrait compenser de manière significative les émissions de GES de l'élevage bovin. Avec une mise en œuvre appropriée, cette pratique pourrait potentiellement permettre au secteur de devenir carboneutre, contribuant à une agriculture durable et résiliente tout en restaurant la santé des sols et en renforçant les services écosystémiques.
Rachel Furaha Kasoro (UQAT-IRF)
Effets de la saison de coupe sur la dynamique du carbone de la végétation et du sol dans une forêt dominée par des conifères résumé
Effets de la saison de coupe sur la dynamique du carbone de la végétation et du sol dans une forêt dominée par des conifères
La machinerie lourde utilisée lors de la récolte du bois est susceptible d’affecter différemment la dynamique du carbone en forêt boréale, selon qu’elle est réalisée en hiver ou en été. Une récolte de bois faite en hiver pourrait avoir moins d’effets sur le sol et la régénération de la végétation en raison du gel et de la couverture neigeuse. Inversement, la récolte faite en été pourrait causer plus de perturbation sur le sol nu et sur la régénération préétablie. Cette étude a testé ces hypothèses en comparant des peuplements de la région de la Côte-Nord récoltés vingt ans auparavant en été vs en hiver. Plus spécifiquement, les objectifs étaient de (i) comparer les stocks de carbone dans la biomasse des arbres ; (ii) comparer les propriétés physico-chimiques et les stocks de carbone des sols. Pour ce faire, 24 placettes de 400 m2 ont été délimitées pour estimer la biomasse aérienne et le carbone des arbres. Aussi, 96 échantillons de sols (organique et minéral jusqu’à 15 cm) ont également été prélevés dans ces placettes pour analyser leurs propriétés physico-chimiques et estimer leurs stocks de carbone. Les résultats ne montrent aucune de différence significative pour le carbone des arbres entre les deux saisons de récolte. Le même résultat a été constaté en ce qui concerne les stocks de carbone des sols. Concernant les propriétés physico-chimiques des sols, il n’y avait pas de différence significative. L’absence de différences constatée dans notre étude pourrait être liée au temps écoulé entre la récolte et notre étude (20 ans). De plus, la limitation du passage de la machinerie au sol lors de la récolte du bois, lors d’une CPRS contribue probablement à la réduction des effets sur les sols et la régénération.
Patrick Gagne (patrick.gagne@nrcan-rncan.gc.ca), RNCan-CFL
Résumé :
With global change, the rate of natural disturbances is predicted to increase over large portions of the boreal region, which are making the forest more vulnerable to ecological transformation. Shifts from productive closed-canopy feather moss (Pleurozium schreberi (Brid.) Mitt.) forests to low-productivity open lichen (Cladonia spp.) woodlands in boreal forests of eastern Canada have been observed. However, the causes that contribute to the transition between the two alternative states are poorly known. To better understand the transition between these two ecosystems, we conducted an innovative experiment involving the transplantation of moss into a lichen forest. This pioneering study revealed the successful establishment of a feather moss transplant in a former lichen environment, resulting in favorable soil conditions and improved tree growth after 10 years. Changes in forest ground cover also had a significant impact on soil microbial communities. Silvicultural treatments that favor mosses over lichens, such as denser plantations, could help maintain or restore the productivity of this ecosystem.
Marion Blache (UQAT-IRF)
Holocene rise and fall of pine in Quebec's northern temperate forest was controlled by fire résumé
Holocene rise and fall of pine in Quebec's northern temperate forest was controlled by fire
Marion Blache (marion.blache@uqat.ca), UQAT-IRF
Dorian Gaboriau (gabd02@uqat.ca), UQAT-IRF
Hugo Asselin (hugo.asselin@uqat.ca), UQAT - École d’études autochtones
Sébastien Joannin (sebastien.joannin@umontpellier.fr), Université de Montpellier
Adam A. Ali (ahmed-adam.ali@umontpellier.fr), Université de Montpellier
Résumé :
Since 1991, La Mauricie National Park has been using prescribed burns to promote the regeneration the red pine (Pinus resinosa Ait.) and white pine (Pinus strobus L.) in Quebec temperate forest. However, this forest management tool is not conclusive. In the study area, red and white pine species were abundant during the Holocene thermal maximum (HTM; 8,000-5,000 cal. yrs. BP), then their abundance declined in space and time. .The aim of this study is to characterise the fire regime that allowed the expansion of these two conifer species in the park, to help set up management strategies that could facilitate their regeneration. The data indicate that the vegetation of the park was dominated by Jack pine (Pinus banksania Lamb.) from 9,600 to 8,400 cal. yrs. BP. when fire activity exhibited high burn/severity rates and a short fire return interval (FRI) (<180 years). Then when burn rates/severity decreased and FRIs increased (>200 years), white and red pine gradually became dominant. Around 5,000 cal. yrs. BP., with the onset of the Neoglacial period, red and white pine populations declined, due to increasing burn/severity rates. Comparison of charcoal accumulation during prescribed and paleofire showed that prescribed fires did not replicate the fire regime, particularly in terms of severity and FRI, that allowed red and white pine to expand during the HTM. Historical fires were more severe than prescribed fires. Replacing prescribed burns with plantations after felling, and using mechanical scarification, could be a solution for regenerating more effectively red and white pine stands.
Janie Lavoie (UQAT-IRF, GREMA)
Gagnant ou perdant de l’épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette : cas d’étude des peuplements de pins résumé
Gagnant ou perdant de l’épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette : cas d’étude des peuplements de pins
Maxence Martin (maxence.martin2@uqat.ca), UQAT-IRF
À propos :
Je suis originaire du Lac-Saint-Jean et je me suis toujours passionnée par le domaine de la biologie. Donc, j’ai fait une technique en Milieu Naturel et j’ai ensuite poursuivie au Baccalauréat en biologie à l’UQAC.
Durant mon cheminement académique et professionnel, j’ai pu travailler comme assistante de recherche où j’ai pu apprendre beaucoup et j’ai aussi pu développer plusieurs compétences cruciales en recherche. Pour ces raisons, j’ai fait une maîtrise en Ressources Renouvelables et j’ai décidé de poursuivre au doctorat en écologie forestière.
Résumé :
Les peuplements de pins blancs ont subi un déclin majeur en raison des coupes forestières des trois derniers siècles. Ces peuplements fournissent des avantages aux niveaux socio-économique, culturel et spirituel importants. C’est pourquoi des pratiques d’aménagements durables ont été mises afin de conserver et de restaurer leur dynamique naturelle, en place en recréant les effets des perturbations naturelles. Vu l’importance du feu pour cette espèce, les perturbations naturelles secondaires comme les épidémies de la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE) ont rarement été considérées. Sans le feu, le sapin baumier colonise le sous-couvert ce qui réduit l’établissement du pin et augmente la probabilité d’épidémie de la TBE dans ces peuplements puisque c’est son hôte préférentiel. En contexte de changements climatiques, la fréquence et l’intensité des épidémies tendront à augmenter. Il est crucial de connaître les effets de cet insecte sur la dynamique de régénération du pin afin de maximiser les stratégies d’aménagement. Cette étude a pour but d’évaluer le rôle de l’épidémie de la TBE sur la dynamique de régénération du pin blanc. Plus spécifiquement, nous voulons évaluer l’impact de la TBE sur la régénération naturelle du pin blanc. Douze peuplements de pin blancs au Témiscamingue ont été étudiés, dont six étaient affectés par la TBE et six non affectés. Dans chaque peuplement, 28 parcelles de 4m2 ont été installées et les semis de sapin et de pin de ces parcelles ont été dénombrés, mesurées et leur âge a été déterminé. Nos résultats démontrent une différence de l’établissement du pin où leur croissance et leur abondance augmentent durant une épidémie de la TBE. La régénération naturelle est la clé de la résilience et la persistance des écosystèmes forestiers. Cette étude démontre l’importance de la TBE pour la dynamique des peuplements de pins et fournit des informations cruciales pour l’aménagement forestier.
Hugo Asselin (hugo.asselin@uqat.ca), UQAT - École d’études autochtones
Résumé :
La biodiversité est confrontée à de nombreux défis, tels que la perte d’habitats, la pollution, la surexploitation et l’arrivée d’espèces exotiques envahissantes. Pour répondre à ces défis, des outils de suivi précis et fiables sont nécessaires, mais ils ne sont pas toujours accessibles ni socialement acceptables. Nous avons étudié l’acceptabilité sociale des méthodes de suivi de la biodiversité basées sur l’ADN environnemental (ADNe). Notre objectif était de déterminer si ces approches correspondaient aux besoins, valeurs, perspectives et connaissances Dune gamme d’utilisateurs et utilisatrices potentiel·le·s. Pour ce faire, nous avons mené des entrevues semi-dirigées auprès de 28 de personnes, principalement en Abitibi-Témiscamingue, mais ailleurs au Québec aussi. Nous avons analysé les données recueillies selon trois types de valeurs : intrinsèques, relationnelles et instrumentales. L’ADNe permet de détecter la présence d’espèces en un lieu donné, ce qui est utile pour la conservation des espèces et des habitats, ains que pour la gestion forestière et des espèces envahissantes (valeur instrumentale). Nos analyses montrent également que l’utilisation de l’ADNe s’accompagne souvent d’une obligation morale de protéger les écosystèmes (valeur intrinsèque). Cependant, nous avons identifié plusieurs obstacles à l’adoption de l’ADNe, surtout liées aux valeurs relationnelles (suspicion et manque de confiance entre les utilisateurs et utilisatrices potentiel·le·s). De plus, une mauvaise connaissance des coûts et des ressources nécessaires limite son adoption, tout comme une compréhension insuffisante des limites de l’ADNe. Bien que les méthodes de suivi de la biodiversité basées sur l’ADNe soient prometteuses, des efforts sont encore nécessaires pour surmonter les barrières et ainsi faciliter leur adoption à grande échelle.
Razieh Rafieijahed (UQAT-IRF)
Predicting the age of old-growth boreal mixed-wood forests over 250 years after the last stand-replacing disturbance with airborne LiDAR and satellite data résumé
Predicting the age of old-growth boreal mixed-wood forests over 250 years after the last stand-replacing disturbance with airborne LiDAR and satellite data
Maxence Martin (maxence.martin2@uqat.ca), UQAT-IRF
Eslamdoust Jamshid (Jamshid.Eslamdoust@ontario.ca), Ontario Ministry of Natural Resources and Forestry - Forest Science Institute
Résumé :
Old-growth forests, with their multi-layered canopies, large trees, abundant deadwood, and diverse wildlife habitats, are ecologically important and structurally unique. However, much of these forests have been lost due to human activity and natural disturbances and they continue to face fragmentation. Identifying old-growth forests is challenging because they are structurally diverse and dynamic, partly due to secondary disturbances. Field surveys are also expensive, limiting the collection of robust data on forest age. Modern technologies like airborne LiDAR offer a high potential for more accurate old-growth forest age estimation on large scales at a reduced cost compared to traditional surveys. This study aims to estimate and map forest age across different plot sizes using LiDAR and satellite-derived indices in the mixedwood boreal forests of Canada. The study area is the Lake Duparquet Research and Teaching Forest, which includes forest stands originating from eight major wildfires between 1760 and 1944. We used an established plot dataset (modified for plot distances and edge effects), originally set up in 1990-1991 to investigate the variability of post-fire stands. Four different plot sizes of 400 m2, 1600 m2, 4900 m2, and 10000 m2 based on their spatial distribution and fire area. Results demonstrate a clear improvement in Boosted Regression Tree (BRT) model performance with increasing plot size. The explained variance of the models for training data was 91.6% (1 ha) > 86.1% (4900 m2) > 83.2% (1600 m2) > 68.1% (400 m2) with similar trends observed in the test data. Among the variables, canopy rugosity, mean NDVI, and the percentage of returns between 7 and 12 m were the most important variables. Our approach shows that combining multi-source (LiDAR and optical) data allows for efficient forest age estimation, especially at a resolution of 1 ha. The BRT model demonstrated high predictive efficiency across larger plots, emphasizing the importance of spatial scale in forest age prediction. This work offers a cost-effective, scalable alternative to ground-based surveys, improving the identification of old-growth forest stands as ecological hotspots. Keywords: Boreal forests, old-growth forests, Forest structure, Forest age, Predictive modeling, Boosted Regression Trees (BRT), LiDAR, Satellite remote sensing.
Elsa Dejoie (UQAT-IRF)
Les cernes d’arbres comme bioindicateur de la pollution au plomb et au cadmium : le cas des arbres urbains de Rouyn-Noranda résumé
Les cernes d’arbres comme bioindicateur de la pollution au plomb et au cadmium : le cas des arbres urbains de Rouyn-Noranda
Je viens de France, je suis ingénieure agronome et je me passionne pour l’écologie, en particulier les impacts de la pollution sur les écosystèmes.
Résumé :
Les villes en proximité des implantations industrielles comme les fonderies peuvent être polluée aux métaux lourds. Notre projet se concentre sur l'analyse des métaux lourds présents dans les cernes de croissance des arbres de Rouyn Noranda, en particulier le plomb et le cadmium, résultant possiblement de la pollution provenant de la fonderie Horne. L'étude évalue si les cernes des arbres urbains de Rouyn-Noranda peuvent indiquer l'exposition au plomb et au cadmium, éclairant ainsi sur l'impact environnemental de la pollution. L'étude se limite à un rayon de 5 km autour de la fonderie située à Rouyn-Noranda, au Québec. 10 arbres de la ville d’Amos, plus éloignée de la fonderie, ont été aussi mesurés pour comparaison. Lors d’un appel à la population, un ensemble de 53 arbres - épinette, pin, mélèze et cèdre - a été choisi dans des espaces publics et privés. Pour chaque arbre, une carotte de bois de 2 cm de diamètre a été extraite à une hauteur de 1.30 m. La partie des échantillons correspondant aux périodes 2018-2022, 1998-2002 et 1989-1993 ont été analysées pour la concentration en plomb et en cadmium. Les résultats indiquent que dans ce cercle restreint de 5 km il n’y a pas de diminution significative de la concentration en métaux avec la distance à la fonderie. Des différences de bioaccumulation entre les espèces d'arbres ont été observées pour le cadmium et le plomb, où le cèdre (respectivement 1.45 et 1.34 mg/kg de concentration en moyenne pour le cadmium et le plomb) semble accumuler plus que les autres espèces (respectivement entre 0.1 et 0.5, et 0.1 et 0.7 mg/kg). Toutefois, une diminution des concentrations de métaux a été observée pour le bois formé entre 1990 et 2022, montrant que les niveaux de métaux à Rouyn-Noranda sont plus élevés qu’à Amos. Notre étude, en plus que suivre la pollution environnementale, souligne que certaines espèces d’arbres peuvent être utilisées comme bioindicatrices de la pollution aux métaux lourds. L’utilisation de ces espèces bioindicatrices permettrait une surveillance précise de l'environnement et une identification ciblée des zones à risque.
Période de questions
Pause
Bloc 4 : Amélioration de la boite à outils sylvicole
Modérée par France Lemire, AFAT
Hiba Merzouki (UQAT-IRF)
L'utilisation des amendements de sol pour restaurer ou améliorer la productivité des sites mal régénérés après coupe totale en forêt boréale mixte résumé
L'utilisation des amendements de sol pour restaurer ou améliorer la productivité des sites mal régénérés après coupe totale en forêt boréale mixte
Hiba Merzouki (hiba.merzouki@uqat.ca), UQAT-IRF
Vincent Poirier (vincent.poirier@uqat.ca), UQAT
Alison Munson (alison.munson@sbf.ulaval.ca), Université Laval
Les sols des forêts boréales mixtes sont parfois sujets à une perte de productivité après une coupe totale, en particulier lorsque les conditions de sol sont altérées. Cette étude examine les effets de l'application de plusieurs amendements du sol pour restaurer la productivité de sites forestiers mal régénérés. Le biochar (2,6 Mg.ha-1), les cendres de bois (7 Mg.ha-1) et le fumier (105 Mg.ha-1) ont été utilisés seuls ou en combinaison, et les effets sur la croissance des semis d’épinette blanche et les nutriments foliaires ont été évalués après deux saisons de croissance. Bien que les deux premiers amendements soient fréquemment utilisés, leur utilisation en combinaison avec du fumier est limitée dans un contexte de restauration du sol d'une forêt boréale. En utilisant un dispositif expérimental en blocs aléatoires complets, nous avons mesuré le pH du sol, la lumière, la croissance des arbres, la surface foliaire spécifique, et la nutrition foliaire. Tous les traitements avec du fumier ont le plus augmenté la croissance des arbres (+53% à 66%) par rapport au contrôle, suivi par les cendres de bois seules (+41%). Les effets des traitements combinés sur les nutriments foliaires étaient généralement positifs et variaient selon le traitement. Nous avons conclu que le fumier était une source d'azote complémentaire essentielle pour la croissance des arbres. Cette étude met en évidence le potentiel des combinaisons d'amendements pour améliorer la croissance et la nutrition foliaire des arbres dans les écosystèmes forestiers boréaux faiblement régénérés, par exemple lorsque l'utilisation d'herbicides est interdite.
Mélanie Nicoletti (UQAT-IRF)
La coupe progressive est-elle capable de régénérer les peuplements de pin blanc de l’Est et de pin rouge à l’image des feux de surface ? Pourquoi ? résumé
La coupe progressive est-elle capable de régénérer les peuplements de pin blanc de l’Est et de pin rouge à l’image des feux de surface ? Pourquoi ?
Il y a quelques siècles, les forêts de pin blanc et rouge étaient naturellement façonnées par des feux de surface réguliers de faible à moyenne intensité. Ces feux dirigeaient la structure et la composition des peuplements, et permettaient une bonne régénération des pins. Par la suite, divers évènements d’origine climatique et anthropique sont venus compromettre l’avenir des pins, et ont entrainés une régression importante de leur surface d'occupation et de leur production. Aujourd’hui, les acteurs forestiers cherchent à rétablir la durabilité des forêts de pin, et ce par le biais d’un aménagement forestier écosystémique (AFE). Ce type de gestion cherche à réduire l'écart entre l’effet d’une perturbation naturelle et celui d’une perturbation anthropique. Après une récolte, la forêt peut ainsi profiter de ses adaptations naturelles pour se régénérer. Dans cette étude, il s’agit de tester la coupe progressive comme candidat pour réduire l’écart entre l’effet des feux de surface et l’effet de la récolte de bois sur la régénération des peuplements de pin blanc et rouge. Des sites ayant brûlés naturellement en 2018, des sites ayant été récolté par coupe progressive et des sites n’ayant pas subis de perturbation récente ont été échantillonnés et inventoriés, dans le Témiscamingue au Québec et dans le Nipissing en Ontario. La caractérisation des sols, des peuplements et du couvert végétal dans les peuplements permettent d’évaluer les différents effets des perturbations et leur lien avec le taux de régénération. Si les résultats montrent que la coupe progressive seule ne permet pas d'égaler le taux de régénération après feu, ils mettent également en évidence des paramètres environnementaux prépondérants quant au succès du feu.
Période de questions
Osvaldo Valeria (UQAT-IRF) Pierre Drapeau (UQAM)
Mot de la fin
Remise des prix, cocktail & festivités
Meilleure présentation orale, meilleure affiche et concours photos
Suivi à long terme après feu et coupe de récupération : ce que l'exemple du feu de Val-Paradis nous a appris
En 1997, un feu d'une superficie de plus 12 000 ha toucha les peuplements forestiers avoisinants la communauté de Val-Paradis, dans le Nord-du-Québec. Un dispositif de suivi écologique a été mis en place à la suite de ce feu par une équipe du Service canadien des forêts et de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. Le suivi écologique réalisé dans ce dispositif se poursuit encore aujourd'hui, ce qui permet d'avoir une fenêtre temporelle unique de plus de 25 ans sur les impacts du feu et des coupes de récupération sur différents processus de rétablissement de l'écosystème. Au cours des années, étudiant.e.s gradué.e.s et chercheur.se.s y ont entre autres évalué la dynamique du bois mort, la population de pics à dos noir, le recrutement, la biodiversité des plantes de sous-bois et des sols. Les citoyens de la communauté de Val-Paradis et les différents acteurs impliqués dans la gestion forestière ont aussi eu l'opportunité de discuter entre eux des défis et enjeux auxquels ils ont dû faire face dans les mois qui ont suivi l'évènement. Lors de cette présentation, les principaux résultats de ce projet multidisciplinaire seront présentés. La séance se termina par une discussion sur les besoins de connaissances sur les impacts des feux et des coupes qui leur succèdent et sur l'importance du suivi à long terme en écologie.
Paludification des forêts aménagées : qu'a-t 'on appris et quels sont les besoins de connaissances actuels pour mieux aménager ces forêts.
David Paré, RNCan-CFL (david.pare@nrcan-rncan.gc.ca)
Au début des années 2000, des gestionnaires forestiers ont attiré l'attention de la Chaire AFD sur le problème du maintien de la productivité des pessières mal drainées de l'Abitibi. En effet, les peuplements post-récolte n'étaient pas toujours aussi productifs que ceux récoltés. Cela a donné lieu à plusieurs projets de recherche et thèses, notamment sur les moyens de maintenir la productivité des forêts, la compréhension et la cartographie du phénomène et des agents causaux, et les implications de l'aménagement de ces forêts pour le carbone, la biodiversité et la productivité forestière. La présentation donnera un aperçu rapide de ce que nous avons appris et ouvrira la discussion sur les besoins de connaissances non satisfaits.
Favoriser une foresterie précise et durable : décrire la composition des forêts et la sévérité des patrons de brûlage 1 m à la fois.
La littérature scientifique récente met en évidence les risques associés aux changements climatiques, démontrant que ceux-ci pourraient compromettre de manière irréversible le maintien, la résilience et la productivité des écosystèmes forestiers actuels. Pour mieux comprendre et anticiper ces effets, il est impératif de concevoir des approches méthodologiques permettant d'acquérir des connaissances détaillées sur les dynamiques spatiales et temporelles de ces écosystèmes. Notre équipe de recherche a conçu des outils pour cartographier à très haute résolution (< 1 m) les écosystèmes forestiers et les patrons de sévérité de brûlage des feux à partir de photographies aériennes, de levés lidar et d'imagerie satellitaire. Cette présentation mettra en lumière les avantages de ces approches et le potentiel d'utilisation des données générées pour la gestion et l'aménagement des forêts.