Actuellement, les effets des changements climatiques affectent tous les écosystèmes du globe terrestre. Au Québec, plusieurs essences forestières rentrent dans le processus de migration naturelle vers le nord en réponse de ces changements. Certes, leur pouvoir de dispersion est beaucoup plus lent comparé à l'intensité́ des perturbations climatiques. Citant entre autres, l’épinette blanche, qui fournit un bois de haute qualité́ à la province. Dans ce contexte, plusieurs programmes d'amélioration génétiques ont été mis en œuvre pour développer des plants productifs et adaptés. La migration assistée représente une approche proactive d’aide à l’adaptation des espèces. Dans cette optique, les modèles empiriques d’estimation des distances de dispersion des semences combinent la hauteur et des variables bioclimatiques. Certes, l'occurrence fréquente des extrêmes climatiques et leurs effets sur les mécanismes physiologiques des arbres diminuerais leur précision. D’où la nécessité de comparer les sources génétiques en termes de tolérance au gel, de phénologie d’aoutement et de métabolisme des sucres afin de développer un nouveau modèle de transfert des semences favorisant la réussite de la migration assistée.

Dans le cadre de ce projet, les plants de six sources génétiques d’épinette blanche ont été planté entre 2013 et 2014 suivant un gradient longitudinal et de température annuelle de 5.8 °C sur 2 sites (Rousseau et Wendover). Dans chaque site, un dispositif expérimental en 3 blocs aléatoires complets a été considéré́. Chaque bloc contient 7 parcelles et dans chaque parcelle, 64 arbres ont été considérés pour chaque source génétique/bloc/site. 

Pour chaque source génétique/bloc/site, le suivi des stades phrénologiques d’aoûtement a été effectué, la hauteur des plants et la longueur de leurs pousses terminales ont été enregistrées. Des échantillons composites (25 rameaux aléatoires) ont été prélevés afin de tester la tolérance au gel. Trois arbres de tailles différentes ont été échantillonnés, en deux dates (septembre et octobre), pour déterminer les teneurs en sucres non structuraux. Les données seront soumises à des analyses statistiques multivariées et d'analyse de variance afin d'identifier les sources génétiques les plus tolérantes au gel et aux variations climatiques, en plus des liens entre les différents facteurs régissant l'adaptation des sources génétiques étudiées seront établis.