Les forêts boréales occupent 30% de la surface forestière globale et fournissent de nombreux services écosystémiques essentiels au développement des sociétés. Leurs fonctionnement, structure et dynamique sont intrinsèquement liés aux régimes de perturbations naturelles, particulièrement aux épidémies d’insectes et aux feux. La dynamique future de ces deux régimes de perturbations face au changement climatique actuel soulève de nombreux besoins de recherche. La paléoécologie, par son approche, permet une meilleure compréhension de ces dynamiques (passées, actuelles, futures). Notre projet s’inscrit dans ce contexte et vise à reconstruire les régimes de ces deux perturbations sur le long terme. Le projet sera conduit, à large échelle spatiale, dans diverses zones du Québec, sélectionnées car s’agissant de zones clés pour la compréhension des cycles épidémies/feux, et réparties au sein de plusieurs domaines bioclimatiques. Les objectifs de notre projet sont : (i) développer une méthodologie de reconstruction des épidémies de tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE), Choristoneura fumiferana, sur une période de 1500 ans, afin d’obtenir un cycle complet de réchauffement – refroidissement – réchauffement (Optimum Climatique Médiéval – Petit Âge Glaciaire – Réchauffement climatique). Cette reconstruction sera basée sur la quantification par qPCR (PCR quantitative) de l’ADN sédimentaire de C. fumiferana, proxy direct et bien moins chronophage que certains utilisés actuellement. (ii) Étudier la dynamique croisée feux de forêts/épidémies de TBE vis-à-vis des changements climatiques au cours des 1500 dernière années, grâce à l’ADN sédimentaire et aux macro-charbons de bois. (iii) Évaluer les changements dans les communautés de macro-invertébrés (règles d’assemblage …) lors des épidémies de TBE, grâce à la méthode du Next Generation Sequencing, permettant le séquençage simultané de nombreux gènes. Ce projet ouvre les perspectives d’une meilleure compréhension des dynamiques croisées épidémies/feux face aux différents changements climatiques passés et permettrait ainsi de mieux comprendre et prévoir les impacts du réchauffement climatique sur la dynamique forestière du Québec.