Les milieux humides (MH), bien qu’ils assurent une multitude de fonctions écologiques (FE) (préservation de la biodiversité, régulation des crues, stockage de l'eau, etc.), restent souvent négligés dans la planification du territoire. Leur complexité, combinée à une compréhension insuffisante de leur fonctionnement par les gestionnaires, complique leur inclusion dans les outils de gestion. Par ailleurs, la détérioration des MH s'est accélérée au cours des 50 dernières années, entraînant des impacts significatifs sur leurs propriétés spatiales (superficie, forme, arrangement spatiale, diversité). Ces impacts qui changent les patrons spatiaux, sont directement liés à la capacité des milieux humides à remplir leurs FE, car ces propriétés spatiales servent d'indicateurs d'intégrité de ces écosystèmes. La récente Loi sur la conservation des milieux humides et hydriques (Dy et al., 2018), adoptée par le Gouvernement du Québec, insiste sur la nécessité d’accorder une attention accrue à ces milieux. Pour répondre à ces défis et combler ces lacunes, notre projet vise à comprendre les propriétés spatiales des MH à travers une typologie fonctionnelle. Nous utiliserons des analyses spatiales sur le territoire de l’Abitibi afin d'établir un lien entre les patrons spatiaux de ces écosystèmes et les FE qu'ils remplissent. En intégrant des variables hydrogéomorphologiques, nous pourrons regrouper les MH présentant des caractéristiques similaires, ce qui permettra d'évaluer leur influence à plus grande échelle. Une telle typologie facilitera l’identification des milieux humides rares et ceux ayant des FE importantes pour la région, afin de mettre en évidence les zones prioritaires pour des actions de conservation, de gestion et/ou de restauration. Mots clés : arrangement spatiale, écologie du paysage, fonctions écologiques.