L’efficacité de l’aménagement basé sur les perturbations naturelles repose sur sa capacité à maintenir une diversité d’habitats pour un large éventail de taxons. Pour les araignées, qui répondent rapidement à l’aménagement forestier, le rétablissement de la structure verticale et la fermeture de la canopée après les coupes forestières vont affecter la composition des assemblages. L’objectif de mon projet est de comparer des assemblages d’araignées du sol et des écorces, 23 ans après des traitements de coupes totales et partielles en forêt mixte canadienne. Nous utiliserons des pièges placés au sol et sur les arbres dans la Forêt d’Enseignement et de Recherche du Lac Duparquet (FERLD), dans le cadre du projet Sylviculture et Aménagement Forestier Écosystémique en forêt boréale. Ce peuplement dominé par le tremble est issu d’un feu de 1910. Nous mettrons aussi en relation les différences d’assemblages avec des indices de complexité du peuplement : biodiversité potentielle, abondance de dendromicrohabitats, volume de bois mort, surface terrière et d’autres mesures sur les mousses, la canopée et la microtopographie locale. La coupe totale homogénéise l’habitat alors que les coupes partielles à rétention élevée sont plus conservatrices, voire sources d’hétérogénéité. Selon la littérature, les coupes partielles et totales modifient les assemblages d’araignées sur une dizaine d’années. En vingt ans de régénération, les peuplements mixtes de la FERLD ont retrouvé une structure proche de leur état initial suivant les coupes partielles mais pas les coupes totales. Nous nous attendons donc à observer une modification des assemblages en coupe totale. Dans les coupes partielles, nous n'attendons pas de modification ou alors une modification faible ou localisée, avec peut-être un décalage vers des assemblages typiques de vieilles forêts. Cette étude est l’occasion de quantifier l’impact de l’aménagement sur les araignées plus de 20 ans après la coupe et notamment sur les espèces arboricoles rarement considérées.