Les connaissances sur les relations entre les communautés écologiques et le climat sont importantes pour anticiper les impacts que les changements climatiques auront sur elles. Toutefois, les processus opérant à différentes échelles qui interagissent entre elles compliquent notre compréhension. Les lichens étant étroitement liés aux conditions d’eau et de température de leur environnement, les gradients macro-climatiques peuvent participer à façonner leurs communautés. L’objectif général de notre étude était d’évaluer l’effet d’un gradient climatique sur les communautés de macrolichens. Spécifiquement, nous cherchions à 1) identifier les déterminants de la composition en espèces à l’échelle du site et à l’échelle du substrat le long du gradient climatique, et 2) établir si la richesse spécifique à l’échelle du site et à l’échelle du substrat est déterminée par le gradient climatique. Pour ce faire, nous avons effectué des inventaires de macrolichens sur quatre types de substrats (épinettes, bouleaux, chicots et roches) le long du gradient climatique généré par le lac Supérieur. Nous avons inventorié 54 sites situés à différentes distances de la rive dans les forêts boréales mixtes de la côte nord du lac. Nos résultats ont démontré que la composition à l’échelle du site et à l’échelle du substrat était avant tout déterminée par la latitude. En sus, l’échelle du site était surtout déterminée par la distance du lac Supérieur, tandis que l’échelle du substrat était surtout déterminée par la structure forestière, notamment par le diamètre à hauteur de poitrine (DHP) maximal du site et par le pourcentage de couvert forestier. La distance du lac Supérieur n’avait pas d’impact direct ou indirect sur la richesse spécifique, et ce à aucune des deux échelles. Cependant, les effets des facteurs locaux et des variables liées aux substrats étaient moindres près du lac. Nos résultats soulignent l’importance de considérer l’échelle spatiale dans l’analyse de la composition en espèces de lichens, puisque les gradients climatiques régionaux avaient plus d’influence sur l’échelle du site alors que les facteurs locaux avaient plus d’influence sur l’échelle du substrat. L’absence de tendance dans la richesse spécifique suggère un remplacement des espèces le long du gradient climatique, lequel pourrait potentiellement être lié aux traits fonctionnels des espèces. Ainsi, les changements attendus dans les conditions climatiques de la forêt boréale ne mèneraient pas nécessairement à une diminution de la richesse spécifique locale dans les peuplements mixtes, mais l’aire de répartition des espèces hygrophytes pourrait se voir rétrécie. Les peuplements avec des gros arbres et avec un important couvert forestier pourraient être visés pour la conservation de ces espèces.

Although the mining industry provides minerals and metals to the global market and represents important economic opportunities, it also constitutes a major anthropogenic disturbance in the ecosystems where it takes place. However, little is known about its offsite impacts on plant communities. We assessed the frequency and the abundance of five common boreal understorey plant species (Coptis trifolia (L.) Salisb., Cornus canadensis L., Linnaea borealis L., Lysimachia borealis (Raf.) U.Manns & Anderb., and Maianthemum canadense Desf.) at different distances around six mines in Abitibi-Témiscamingue and Nord-du-Québec (Québec). Frequency and (or) abundance of Coptis trifolia and M. canadense decreased near mines, suggesting that they might be sensitive to the loss of forest cover, particle deposition, and soil contamination induced by mining. Conversely, the frequency and abundance of Cornus canadensis increased near active mines, which indicates its resilience to the stress caused by mines and its ability to exploit the niche space left by more sensitive species. No effects on Linnaea borealis and Lysimachia borealis were observed. Our study suggests the possible presence of offsite impacts of mines on plant communities. Further studies considering enigmatic impacts should be conducted in order to develop our understanding of the broader environmental footprint of mining activity. © Canadian Science Publishing. All rights reserved.