Le peuplier faux-tremble (Populus tremuloides Michx.) est une espèce pionnière qui peut se régénérer, après perturbation, en produisant un grand nombre de drageons. Cette forme de régénération végétative est bien documentée pour les peuplements purs de tremble, mas peu connue pour les stades de succession plus avancés où le tremble diminue en abondance. L'objectif de notre étude était donc de démontrer la capacité de régénération du peuplier faux-tremble le long d'un gradient successionel d'âge. L'étude s'est déroulée sur les berges du lac Duparquet, en Abitibi, où le passage de plusieurs feux permet de recréer une chronoséquence, d'échelonnant sur 232 ans. Durant
l'été 1990, six années de feux respectivement de 46, 74, 120, 143, 167 et 230 ans furent sélectionnés, et dans lesquels une coupe à blanc de 20m X 20m fut réalisée. Dans chacun des quadrats coupés, 8 placettes échantillons de 4 m2, furent placées aléatoirement. Quatre des placettes furent choisies comme témoins et les quatre autres subirent un traitement de scarification (l'humus fut retiré à l'aide d'un râteau). Durant l'été 1991 le nombre de rejets, leur longueur et leur diamètre furent estimés à la fin des mois de mai, juin, juillet et août pour chacune des parcelles. En septembre 1992 et en août 1993, le dénombrement des tiges encore vivantes fut évalué, afin d'établir la mortalité suite à deux et trois saisons de croissance. Les résultats nous indiquent que les parcelles témoins ne montrant aucune différence significative le long de la succession et ce, pour les 3 années d'échantillonnage. Les parcelles scarifiées, par contre, produisent plus de drageons que les parcelles témoins et cette augmentation fut significative pour les plus jeunes sites. De plus en 1991 et 1992 la production, dans les parcelles scarifiées, diminue lorsque les sites sont plus âgés. La croissance en longueur et en diamètre fut la même pour chacun des sites. La mortalité après trois saisons de croissance était en moyenne de 60% tans pour les parcelles témoins que pour les parcelles scarifiées, et, peut importe l'années du feux. Les blessures produites par la scarification et la chaleur intense pour les racines exposées, peuvent avoir stimulé la production de drageons dans les sites les plus jeunes. Nos résultats démontrent que la capacité de drageonnement du tremble semble suffisante pour assurer sa régénération, et que cette capacité peut persister bien au-delà de la période où le tremble est dominant dans le peuplement. © 1993 UQAM tous droits réservés.