La structure interne des peuplements mélangés boréaux est un attribut clef, entre autres pour le maintien de la biodiversité et de la productivité forestière. Dans le contexte où l'on vise à diversifier des pratiques sylvicoles et à permettre une prise de décision alimentée par une reconnaissance plus fine de la structure et la dynamique des peuplements mélangés, les outils actuellement disponibles aux aménagistes s'avèrent largement inadéquats. Afin de combler cette lacune, notre principal objectif visait à élaborer une typologie structurale fine des peuplements mélangés de l'Ouest du Québec en se basant sur la distribution de la densité et de la surface terrière des arbres commerciaux. L'analyse a été effectuée sur 461 placettes échantillons temporaires provenant du Ministère des ressources naturelles situées dans les régions écologiques 5a et 6a. Les types structuraux de référence ont ensuite été ordonnés en suivant leur succession structurale théorique afin d'évaluer a posteriori l'influence de la composition et des perturbations secondaires sur la structure forestière. La robustesse de la typologie, à savoir son pouvoir d'extrapolation spatiale à une unité d'intervention (i.e. le peuplement forestier cartographique), a été testée sur quatre hectares de forêt mélangée qui contiennent une variabilité structurale se rapprochant de celle observée à l'échelle de l'unité d'intervention. Dans chacun d'entre eux, tous les arbres ont été cartographiés et mesurés, ce qui a permis de recréer des sous-placettes de taille variable. Les résultats suggèrent qu'il est possible de résumer le gradient structural du territoire d'étude en huit types structuraux à l'échelle de la placette-échantillon (400 m2) et représentatifs des parcelles forestières plus grandes. Des relations entre la structure des peuplements et les effets de la composition et de la tordeuse des bourgeons de l'épinette ont pu être identifiées. Ceci suggère un cadre duquel il sera possible de prescrire des cibles d'aménagement adaptées à la structure interne de peuplements et ainsi mitiger les conséquences de l'aménagement sur la biodiversité et la productivité des forêts.