Le mode de gestion de la forêt a évolué au Québec, il est actuellement basé sur l’aménagement forestier écosystémique (Gouvernement, 2012). Ce nouveau mode de gestion fait partie intégrante de la réglementation visant la réalisation d’une gestion durable et responsable des forêts au Québec. La mise en œuvre de l’aménagement écosystémique au Québec est en quelque sorte assujettie à la détermination de la possibilité forestière, c’est-à-dire le stock de bois disponible pour un territoire donné et sur un horizon de 150 ans. Ce calcul de la possibilité forestière s’appuie sur des modèles de croissance issus des données d’inventaires forestiers et sur un regroupement de strates forestières (regroupement des peuplements ayant des caractéristiques similaires) auxquelles des traitements sylvicoles sont appliqués. Le regroupement de strates est basé sur l’opinion d’experts et lié à des hypothèses de succession des peuplements représentés dans une courbe de croissance aux fins de modélisation. Les choix du regroupement des strates par le modélisateur risquent d’avoir des effets importants sur la possibilité forestière (ex. modèle Woodstock) lorsqu’on veut augmenter la superficie traitée en coupe partielle. Cette étude avait pour objectif de comprendre l’effet du nombre de strates regroupées et d’une plus grande utilisation des coupes partielles (CP) sur le volume récoltable, dans des modèles d’optimisation de la possibilité forestière. Pour cela, nous avons comparé le volume récoltable (m3) du groupe d’essence SEPM issu de trois modèles de calcul de la possibilité forestière pour l’unité d’aménagement 085-51 situé au nord-ouest de l’Abitibi. Les trois modèles ont des nombres fixes, de groupes de strates, respectifs de 107 (Modèle Dhital), 173 (Modèle BFEC) et 1631 (Modèle Tembec). Pour chaque modèle, des scénarios correspondant à différentes proportions du traitement sylvicole en CP (5%, 15%, 25%, 40%, 60% et 70%) ont été comparés à la solution optimale où les contraintes ont été relâchées. Ces scénarios ont été par la suite optimisés à l’aide du logiciel Woodstock Remsoft® afin d’estimer le volume récoltable sur une période de planification de 150 ans. La sélection des modèles à l’aide du critère d’AIC a permis d’expliquer la réponse en volume selon : les modèles, périodes et proportions de CP. L’étude montre que le nombre de regroupements des strates et les proportions de CP ont un effet significatif sur le volume récoltable. Cette étude évalue le niveau d’influence de ces paramètres (strates forestières et CP) sur la possibilité forestière toute en identifiant la flexibilité des modèles à intégrer les coupes partielles et dévoile l’importance de la stratification forestière lors de la mise en œuvre d’un aménagement forestier durable pour un territoire donné.