Le CO2 est un gaz à effet de serre et réduire ses émissions est une façon de combattre les changements climatiques. Les basses-terres de l’Abitibi et de la baie James sont une région où le manque de connaissances concernant l’impact de l’aménagement forestier sur les émissions de CO2 du sol est reconnu. Le but de cette étude est de combler ce manque. Au cours de deux saisons de croissance, nous avons observé l’effet de la CPRS, suivie ou non de scarifiage ou de hersage, du déblaiement hivernal et de la mise en andains de la couche superficielle du sol et de la végétalisation d’un parc à résidus miniers sur les émissions de CO2 du sol et les avons comparées à un témoin en forêt non-perturbée. Nous avons mesuré les flux de CO2 (?mol m-2 s-1) sur différents substrats en CPRS, à trois positions relatives à l’andain (sommet, pente, base) au site du déblaiement hivernal et sur des parcelles, végétalisées ou non, de tourbe au site minier, ainsi que sur la mousse en forêt non-perturbée. De plus, la température du sol et l’humidité de l’air furent mesurées pour servir de variables explicatives des émissions de CO2. Ces émissions de CO2 sont modulées principalement par la température et l’humidité. L’hypothèse générale était que les émissions de CO2 allaient être modulées par le niveau de perturbation du milieu par leur impact sur la température et l’humidité. Relativement au témoin en forêt non-perturbée, les émissions de CO2 furent plus basses partout sauf en CPRS suivie de hersage (0,57 ?mol m-2 s-1), en andains (3,18 au sommet et 3,78 ?mol m-2 s-1 dans la pente) et dans les sites non-végétalisés dans la portion acide du parc à résidus miniers (1,05 ?mol m-2 s-1). Cinq ans après leur application, tous les traitements en CPRS émettent moins de CO2 que le témoin (0,52 ?mol m-2 s-1), sauf pour la CPRS suivie de hersage. Les andains émettent beaucoup (jusqu’à plus de 9 fois) plus de CO2 à leur sommet (3,18 ?mol m-2 s-1) et dans leurs pentes (3,78 ?mol m-2 s-1) qu’à la base (0,41 ?mol m-2 s-1), où le sol est déblayé, même 3 ans après que le traitement eut été effectué. L’importation de tourbe sur résidus miniers n’augmente pas les émissions de CO2 sur les résidus, ce qui pointe vers une séquestration minérale de carbone par les résidus. En conclusion, l’impact des préparations de terrain étudiées suivant une CPRS en forêt boréale sur le bilan de carbone est faible mais non-nul, lorsque comparé au témoin en forêt non-perturbée. Toutefois, la mise en andain suite à un déblaiement hivernal crée de fortes émissions de CO2 provenant des andains. Ces émissions pourraient être réduites si la tourbe est exportée sur des résidus miniers à proximité à des fins de végétalisation mais de plus amples études sur cette approche doivent être menées pour établir un bilan plus complet des émissions de carbone qui seraient encourues par un tel processus.