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Les îlots post-coupe, une méthode questionnée par une doctorante de l'UQAT

Par : UQAT | Publié le : 2018-07-02

Rouyn-Noranda, le 27 juin 2018 – Lors de la soutenance de sa thèse, la doctorante en sciences de l'environnement à l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT), Émilie Chavel, a questionné l'efficacité des îlots de rétention en coupes, une stratégie adoptée depuis quelques années suite à la mise en place des stratégies d'aménagement écosystémique des forêts. En effet, l'étude de Mme Chavel a démontré que cette méthode, qui vise à laisser intacts des bouquets d'arbres lors de coupes forestières afin d'imiter les feux de forêt qui sont à la base de la dynamique fonctionnelle de la forêt (îlots résiduels post-feu), n'est pas optimale pour atteindre ses objectifs.

Bien que l’on retrouve de nombreuses études qui comparent la dynamique fonctionnelle des îlots forestiers à celle de la forêt en continu, très peu d’études ont été réalisées afin de comparer directement les îlots résiduels post-feu aux îlots de rétention en coupes. Pour tirer ses conclusions, Mme Chavel s’était fixé différents objectifs. « J’ai d’abord voulu savoir si la rétention d’arbres dans des chantiers de coupe permettait de maintenir une petite faune composée d'espèces qui dépendent vitalement de vieilles forêts et d’autres, plus généralistes, qui s'accommodent d'une plus grande palette de conditions pour survivre. Par la suite, j’ai modélisé les relations entre la quantité de forêts boréales et l’occurrence de petits mammifères. L'écureuil roux, une espèce généraliste, ne répondait cependant pas à la quantité d'habitat disponible, quel que soit l'échelle spatiale à laquelle l'espèce était étudiée. En revanche, le campagnol à dos roux de Gapper, espèce dépendante aux vieilles forêts, bénéficiait des plus grandes quantités de forêts pour coloniser de nouveaux sites », mentionne la doctorante.

L’étude, réalisée dans la pessière noire à mousse du Québec, conclut que pour maintenir la présence des espèces dépendantes des vieilles forêts dans les parterres de coupe, ces dernières nécessitaient de plus grandes quantités d'habitats que ne leur étaient fournis actuellement par la coupe avec protection de la régénération et des sols (CPRS). Ainsi, cette thèse offre plusieurs pistes de recherche quant à la configuration spatiale des îlots de rétention au sein de parterres de coupe. Selon elle, il est primordial de considérer à la fois les échelles locales et du paysage tout en maintenant une quantité de peuplements forestiers âgés.

soutenance Emilie Chavel
Angélique Dupuch (UQO), Louis Imbeau, Emilie Chavel, Pierre Drapeau, Philippe Marchand et Daniel Kneeshaw

 

Présenté le 26 juin dernier, ce projet de recherche doctorale, intitulé « Rôle de la quantité d'habitats sur la dynamique des populations de petits mammifères à faible capacité de dispersion, en paysage perturbé », fut réalisé sous la direction du professeur Louis Imbeau, codirecteur  à l'Institut de recherche sur les forêts (IRF) et sous la codirection de Marc J. Mazerolle, Ph. D. de l'Université Laval et Pierre Drapeau, Ph. D. de l'Université du Québec à Montréal.

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Source :
Nathalie Cossette
Agente d'information
Service des communications et du recrutement
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