Rouyn-Noranda, le 10 juillet 2018 – Selon Lisa Bajolle, doctorante en sciences de l’environnement en cotutelle entre l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) et l’Université de Montpellier en France, la température estivale, conjuguée à d’autres variables climatiques, joue un rôle important dans la variation du régime de feux à l’ouest du Québec. En effet, c’est la conclusion retenue par la doctorante lors de la soutenance de sa thèse qui fut présentée en vidéoconférence de la France et diffusée à la Station de recherche du lac Duparquet, le 10 juillet dernier.
Pour en arriver à ces résultats, Mme Bajolle a effectué une recherche basée sur une approche multi-indicateurs, incluant les chironomiadae (une sorte d’insecte diptère) et le pollen contenu dans les sédiments de lacs. Avec ces données, Mme Bajolle a ainsi effectué des reconstitutions des températures correspondant à environ 8 500 ans avant notre ère (période Holocène) au sein de la pessière à mousses de l’ouest du Québec. De son étude, différents moments importants furent identifiés : « Les périodes entre 8 500 et 4 500 ans avant aujourd’hui (AA) sont identifiées comme le maximum thermique de la période étudiée alors que les températures d’août sont plus chaudes que les températures actuelles. La période 4500 et 1000 ans AA a quant à elle été marquée par le début de la période Néoglaciaire froide. Enfin, les derniers 1000 ans AA soulignent l’évènement chaud (anomalie climatique médiévale) et l’évènement froid (Petit âge glaciaire) », mentionne la doctorante. En effectuant une synthèse des résultats, Mme Bajolle a ainsi souligné les relations entre climat-végétation-feu, confirmant ainsi l’influence d’une instabilité climatique sur les changements des régimes des feux. « La reconstitution combinée (chironomidae/ pollen) des paléotempératures estivales indique aussi que les grands feux coïncident avec les évènements climatiques ponctuels survenus à partir de 2000 ans AA », termine la doctorante.
Alors que le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec propose d’établir un registre des états de référence dans un contexte d’aménagement écosystémique, cette recherche permet ainsi de bonifier les connaissances sur le cadre climatique associé à la caractérisation des paysages forestiers boréaux.
Ce projet de recherche doctorale, intitulé « Reconstitution des paléotempératures holocènes de la forêt boréale coniférienne de l’ouest du Québec basé sur une approche multi-indicateurs », fut réalisé sous la direction des professeurs Yves Bergeron, codirecteur à l’Institut de recherche sur les forêts (IRF) et Ahmed Adam Ali de l’Université de Montpellier ainsi que sous la codirection du professeur Martin Lavoie de l’Université Laval et du maître de conférence de l’Université Aix-Marseille, Emmanuel Gandouin.
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Gabrielle Cornellier, agente de recrutement
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