En Amérique du Nord, la ceinture argileuse canadienne est une région où le doré jaune (Sander vitreus) est l’un des poissons prédateurs dominants en raison de son adaptation aux environnements turbides. Malgré la compatibilité naturelle de son environnement avec ses besoins, certaines populations y ont été perturbées. C’est le cas de l’Abitibi-Témiscamingue, où les activités minières et municipales ont dégradé plusieurs écosystèmes aquatiques de sorte à motiver des mesures de restauration, notamment l’ensemencement. L’objectif de ce projet est donc d’évaluer la capacité des lacs dégradés de la ceinture argileuse canadienne à maintenir une population de doré jaune en utilisant une approche qui considère l’ensemble de son cycle de vie. Les lacs Osisko et Dufault (Rouyn-Noranda, Québec), des lacs dégradés dont les populations de dorés ont été ensemencées entre 1986 et 2018, seront comparés aux lacs Vaudray et Dufay, qui abritent des populations naturelles de dorés. Pour les 4 lacs, la disponibilité en habitats sera évaluée et cartographiée, les ressources alimentaires disponibles et utilisées seront estimées et l’abondance des individus sera établie et ce, pour l’ensemble du cycle vital, soit les stades de larve, jeune de l’année et adulte. Finalement, la croissance et la condition physique seront mesurées chez les adultes et les jeunes de l’année. Les connaissances acquises sur les différents aspects de l’écologie du doré vivant en lacs dégradés permettront d’identifier de potentiels facteurs limitant le maintien des ensemencements et ainsi guider de futures interventions de restauration de certaines fonctions écologiques des lacs, notamment pour cette espèce d’importance en Amérique du Nord.