La succession arborée a été étudiée à partir d’observations directes pour deux régions écologiques de l’ouest du Québec (région de l’Abitibi) : la pessière à mousse et la sapinière à bouleau blanc. Les données utilisées sont issues des bases SIFORTMRNQ-SOPFEU-SOPFIM (Système d’Information FORestière par Tesselles). Ces bases fournissent pour chaque tesselles (d’une superficie de 14 ha) le type de peuplement, son âge, et les données abiotiques qui lui sont associés (dépôt de surface, drainage) pour trois inventaires (1969, 1985, 1994). Des matrices de transitions entre le deuxième et le troisième inventaire ont été construites pour déterminer les taux de transition entre les différentes étapes de la succession. Ceci a permis de confirmer qu’il y a bien mise en place des processus de succession arborée en forêt boréale comme démontré à partir des études basées sur des chronoséquences. A partir de trois classes de fertilité, le temps de persistance des peuplements pionniers dans la mosaïque forestière a été calculé ainsi que la vitesse de succession. Les résultats obtenus indiquent que la succession est plus rapide sur les sites fertiles que sur les sites pauvres. La diminution de la proportion des peuplements pionniers au sein de la mosaïque est rapide lors du premier siècle suivant l’initiation des peuplements. Par la suite la diminution est plus lente et les peuplements pionniers persistent dans la mosaïque à un très faible taux. Du point de vue des régions écologiques, des différences au niveau des chemins de successions ont été mises en évidences. En pessière à mousse les peuplements convergent vers de peuplements purs d’épinettes alors qu’en sapinière à bouleau blanc il y a convergence vers des peuplements de sapin ou d’épinettes. Des limitations à l’utilisation des bases SIFORT pour l’étude de la succession arborée ont été mises en évidence. Ainsi ces bases ne permettent pas de différencier les peuplements pionniers mixtes des peuplements mixtes de milieu de succession de même composition. De plus, les erreurs dues à la photo-interprétation peuvent avoir une influence directe sur les taux de transition calculés. Globalement, les bases SIFORT restent un outil important pour l’étude de la succession à partir d’observations directes. © 2004 UQAT tous droits réservés.