Rouyn-Noranda, le 10 décembre 2013 — Le passage d’un aménagement forestier reposant essentiellement sur la coupe totale à un aménagement où les coupes partielles sont beaucoup plus fréquentes favoriserait-il la séquestration du carbone en forêt boréale? C’est la question à laquelle Mme Manuella Strukelj-Humphery, doctorante en sciences de l’environnement, a répondu lors de la soutenance de sa thèse de doctorat le 9 décembre au campus de Rouyn-Noranda de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT).
Pour s’y prendre, la chercheure a dû s’intéresser particulièrement au devenir du bois mort en forêt. Elle a dû mesurer leur taux de décomposition en plus de vérifier la stabilité des composés carbonés issus de la décomposition du bois et des litières de feuille. Elle s’est ensuite concentrée sur les différences entre la coupe totale et les coupes partielles relativement à la production, la nature et la décomposition des litières.
Les résultats indiquent que les coupes partielles se différencient de la coupe totale par la quantité de bois mort retenu sur le parterre de coupe. « Dans un contexte d’aménagement écosystémique, nous désirons séquestrer au maximum le carbone. La coupe totale engendre une litière de feuilles relativement plus abondante alors que les coupes partielles génèrent davantage de bois mort, retenant ainsi plus de carbone. C’est donc dire qu’il est bon de favoriser les coupes partielles », souligne la chercheure. « La forêt boréale mixte de l’Abitibi possède un bon potentiel de séquestration du carbone et l’aménagement forestier peut contribuer à augmenter ce potentiel », ajoute la chercheure.
D'origine française, Manuella Strukelj-Humphery est au Québec depuis l'été 2006 afin d’effectuer un doctorat en sciences de l'environnement à l’UQAT. C’est dans la continuité des études sur l’écologie du bois mort, effectuées par sa directrice de projet, Mme Suzanne Brais, que Mme Strukelj-Humphery a piloté son projet dans la Forêt d’enseignement et de recherche du lac Duparquet (FERLD). « Mon projet a été réalisé à petite échelle en Abitibi-Témiscamingue, mais il découle du concept de l’aménagement écosystémique, un concept mis en application à l’échelle du Québec », souligne la chercheure.
Cette chercheure passionnée détient un baccalauréat en biologie des organismes, un diplôme d’études approfondies (DEA) en environnement tropical et valorisation de la biodiversité et termine maintenant son doctorat en sciences de l’environnement de l’UQAT.
Intitulé « Contribution du bois mort à la rétention du carbone en forêt boréale mixte dans un contexte d’aménagement écosystémique », le projet de recherche entre dans le cadre du projet SAFE (Sylviculture et Aménagement Forestier Écosystémiques), sous la direction de Mme Suzanne Brais, Ph.D. à l’UQAT et sous la codirection de M. David Paré, Ph.D. du Service Canadien des Forêts.
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Nathalie Cossette
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