Les infrastructures en région boréale, y compris les scieries, les mines et les campings, peuvent faciliter l'introduction de coléoptères xylophages exotiques par le biais de l'importation d'équipements dans des emballages en bois ou le transport de bois de chauffage infesté. Nous avons collecté des coléoptères xylophages (longicornes et scolytes) dans le nord-ouest du Québec en 2021 et 2022 à proximité de 11 scieries, 10 mines et 11 campings ainsi que 12 sites témoins dans des parcs nationaux/réserves fauniques. Nous avons utilisé des mélanges de phéromones de type 'super-leurre' (composés de Monochamol, fuscamol, fuscamol acétate, UHR EtOH et α-pinène) connus pour attirer à la fois des espèces de coléoptères xylophages indigènes et exotiques. Nous avons collecté 24 374 longicornes, représentant 43 espèces, et 8 599 scolytes, représentant 34 espèces. Heureusement, nous n'avons pas rencontré d'espèces exotiques. Cependant, nous avons constaté que si les mines n'avaient aucun impact mesurable sur les assemblages de coléoptères xylophages, les scieries et les campings avaient un effet plus marqué sur l'abondance et la répartition de ces coléoptères. Des espèces telles qu'Acmaeops proteus proteus, Tetropium cinnamopterum, Rhagium inquisitor, Monochamus notatus, Monochamus scutellatus et Xylotrechus undulatus étaient plus abondantes à proximité des scieries que dans les parcs/réserves. Une seule espèce de Tetropium était plus abondante dans les campings que dans les parcs/réserves. Grâce à ces nouvelles informations, nous évaluons la répartition spatiale des coléoptères xylophages susceptibles de limiter l'établissement d'espèces exotiques. En fait, les espèces indigènes peuvent offrir une 'résistance indigène' à l'établissement de coléoptères xylophages exotiques parce qu’ils utilisent les mêmes phéromones de reproduction ce qui peut mener à une confusion sexuelle chez l’espèce exotique en voie d’établissement. Face au stress croissant dû à la sécheresse, aux incendies et aux insectes défoliateurs, la distribution des coléoptères xylophages peut également causer des dommages ou la mort d'arbres affaiblis. Par exemple, le Monochamus scutellatus, connu pour dégrader la qualité du bois, était notablement très abondant dans la région de Rouyn-Malartic-Val-d’Or et pourrait attaquer des arbres affaiblis dans cette région. Mots-clés: Forêt boréale, Campings, longicornes, Mines, indigènes, Scieries, coléoptères xylophages