L'une des causes de diminution de la biodiversité est la perte d'habitats. En milieu urbain, la réduction considérable du couvert forestier au profit des milieux ouverts, combinée aux changements des espèces végétales indigènes pour des espèces exotiques, a provoqué une altération chez la faune aviaire quant à la composition de ses communautés, notamment chez les espèces migratrices. De plus, les arbres de rues sont souvent localisés près des réseaux de distribution d'électricité domiciliaire et peuvent causer des pannes, ce qui nécessite un entretien régulier pour protéger les installations électriques. Ces travaux transforment l'architecture des arbres et par le fait même l'habitat de nidification de plusieurs espèces d'oiseaux. Un arbre ayant perdu une partie de sa cime n'offre plus le même couvert végétal protégeant le nid contre la vue des prédateurs en vol, et les rejets poussant suite à la coupe, ne croissent pas dans le plan architectural initial de l'arbre. Par contre, les branches coupées offrent une plate-forme solide pour l'installation d'un gros nid comme ceux faits par les écureuils qui sont de potentiels prédateurs pour les œufs et les oisillons. Puisque la loi fédérale de 1994 sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs interdit tout dérangement causé à la faune aviaire, la présente étude documente les effets des travaux d'élagage sur la sélection des sites de nidification des oiseaux migrateurs en milieux urbains et péri-urbains. Un premier chapitre identifie au moyen d'une analyse de la composition des communautés aviaires les espèces et groupes d'espèces susceptibles d'être affectés par les activités d'élagage des arbres de rues au moyen d'inventaires par points d'écoute durant la période de nidification. On démontre que la présence des espèces migratrices augmente avec le couvert forestier et que l'espèce la plus susceptible d'être dérangée est le Merle d'Amérique puisqu'il installe son nid dans l'arbre à la hauteur de la zone de dégagement et qu'il est très présent en milieux urbains et résidentiels. Le deuxième chapitre permet de déterminer quels sont les facteurs qui influencent les oiseaux dans leur choix de site de nidification en comparant des nids retrouvés dans des arbres élagués à des arbres non élagués. Les résultats montrent que l'élagage n'a pas d'influence sur le choix du site de nidification et que la majorité des oiseaux migrateurs installent leur nid en périphérie de la couronne de l'arbre étant conséquemment très peu à risque d'être dérangés par les travaux d'élagage. Seuls les oiseaux construisant de grands nids ainsi que les écureuils ont tendance à utiliser la zone de dégagement, ce qui les met à risque lors de futures sessions d'élagages.