Les stratégies d’aménagement forestier écosystémique préconisent d’imiter les effets des perturbations naturelles pour atténuer l’impact de traitements sylvicoles à l’échelle du paysage. Cette étude compare les effets de coupe totale suivie de brûlage dirigé (CCPB) avec ceux de coupe totale (CC) et de pratique sylvicole appliquée limitant la perturbation du sol (CLAAG : « careful logging around advanced growth ») sur la composition des espèces de sous-bois, au sein de peuplements d’épinette noire (Picea mariana Miller (BSP)) touchés par la paludification. Les analyses, effectuées à l’échelle de la placette, du site et du traitement ont permis via l’analyse des taxons et des types fonctionnels d’examiner les effets respectifs de chaque traitement. Des différences de composition significatives parmi les espèces vasculaires et non-vasculaires ont été observées à l’échelle de la placette selon le type de traitement considéré. Nous avons constaté que les espèces pionnières étaient associées aux sites CCPB tandis que les espèces de fin de succession étaient caractéristiques des sites CC. Une richesse spécifique plus élevée a été observée parmi les sites CLAAG que dans les sites CCPB et CC. Nous avons par ailleurs trouvé que les traitements CCPB étaient davantage enclin à promouvoir des patrons de composition d’espèces vasculaires similaires à ceux observés après des perturbations naturelles comme les feux de forêt. Nous avons également constaté une abondance relative plus faible des espèces de sphaigne, responsable du phénomène de paludification, au sein des sites traités par brûlage dirigé. Les résultats de cette étude suggèrent ainsi que le brûlage dirigé représente une alternative durable aux pratiques sylvicoles actuelles en permettant de conserver la biodiversité (en termes d’assemblages d’espèces) et de maintenir voire d’augmenter la productivité des peuplements exploités.