J’ai obtenu une maîtrise en Botanique et Phytothérapie (option Phytochimie) à l’Université d’Abobo-Adjamé (Côte d’Ivoire) et un master en Ecologie-Biodiversité (option biodiversité végétale Tropicale). Je m’intéresse particulièrement aux interactions entre le climat, les régimes de feux et la dynamique forestière en zones boréale et tropicale avec pour objectif l’identification des mécanismes responsables des changements environnementaux à l’échelle globale.
Projet de recherche : Changement globaux et dynamique forestières des pessières du Québec au cours de l’Holocène.
Ma thèse fait partie d’un projet, dont l’objectif est la caractérisation des interactions entre le climat, le régime des feux, la dynamique de la végétation forestière et la dynamique du Carbone Organique du Sol (COS) au cours de la période Holocène (derniers 11 000 ans) dans la pessière à mousses du Québec. Il s’agira, pour ma part, d’étudier les mécanismes de transitions entre les pessières à mousses (forêts fermées) et les pessières à lichens (forêts ouvertes) dans l’actuel et le passé ainsi que le rôle des incendies dans cette dynamique forestière pendant l’Holocène au nord du Québec, afin de faire des projections en vue d’évaluer la susceptibilité de ces écosystèmes aux changements climatiques, de dresser un panorama des modifications éventuelles du risque de feu, et de la composition future de la végétation.
Bi-Tchoko Vincent Evrard Kouadio. Distinction des types de pessières à l’aide de marqueurs polliniques pour la reconstruction Holocène de la densité arborescente de la forêt boréale Nord-Américaine. 2021. Mémoire de maitrise en écologie, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue 72 p.
Distinction des types de pessières à l’aide de marqueurs polliniques pour la reconstruction Holocène de la densité arborescente de la forêt boréale Nord-Américaine.
Les forêts boréales jouent un rôle essentiel pour les différents services qu’elles confèrent. Il est bien établi que les changements climatiques conduiront à une augmentation du régime des perturbations. Bien que les forêts soient bien adaptées aux perturbations naturelles, la vitesse des changements en cours amplifie les incertitudes quant au devenir des forêts boréales. La mise en place de méthodes de gestion et de conservation adaptées nécessite une bonne compréhension des dynamiques forestières, notamment à des échelles temporelles longues (100 à 1000 ans). Dans la zone boréale nord-américaine, les reconstructions polliniques sont marquées par la présence de l’épinette noire qui représente à la fois l’arbre dominant et un gros producteur de pollen à la fois dans la zone de la forêt fermée et dans la toundra. L’objectif de cette étude a été de reconstruire à partir d’outils statistiques appliqués à l’analyse pollinique, la densité arborescente dans la zone boréale afin de distinguer les principales classes de végétation dans ce biome. 203 séries polliniques modernes ont été sélectionnées couvrant la zone boréale. La densité arborescente a été définie autour des sites polliniques modernes. Les sites modernes ont été regroupés en fonction de la classe de densité de végétation majoritaire autour du site. L’analyse discriminante linéaire (LDA) réalisée à partir des séries modernes d’abondance polliniques a permis de mettre en évidence la relation entre les classes de végétation et les assemblages polliniques. Nous avons ensuite appliqué ce modèle à des séries polliniques fossiles afin de reconstruire la classe de végétation dominante au cours du temps. Cette étude a montré que la structure de la végétation n’a pas été la même à l’échelle de la zone boréale. La densité arborescente a été relativement stable durant les derniers 6000 ans, excepté dans la partie est du Québec Labrador où des pertes de densité significatives ont été mises en évidences. L’ouverture de ces végétations serait liée à une perte de résilience de la végétation durant le néoglaciaire plus froid et associée à des changements dans la dynamique des perturbations notamment les paléo-incendies. L’héritage historique associé aux nouvelles conditions environnementales sont susceptibles d’altérer davantage la résilience et la résistance des peuplements forestiers dans la zone de transition entre forêts fermées et toundra. Cette étude confirme la nécessité de garder cette zone en dehors du territoire des forêts aménagées.