Bonjour à tous, Passionnée depuis toujours de nature, je mets la première fois les pieds sur le territoire Canadien pour venir étudier la forêt boréale. Je sens que ces années seront riches de découvertes, d’apprentissage et de partage.

Marion est la lauréate de la meilleure présentation orale du colloque de la Chaire AFD 2021. Elle s'est vu attribuer le Cône d'or assorti d'une bourse de 350$ pour sa présentation intitulée « Sylviculture et aménagement forestier écosystémique, 20 ans d'observation en forêt boréale mixte ».

Formation académique

• 2019 - 2023 Doctorat en sciences de l’environnement, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, Rouyn-Noranda, Québec
• 2017 - 2018 Master Gestion de l’environnement et responsabilité sociétale des entreprises, Université Paris-Saclay, Saint-Quentin-en-Yvelines, France
• 2015 - 2017 Master Biodiversité, écologie, environnement parcours ingénierie écologique et services écosystémiques, Université Paris-Saclay, Orsay, France
• 2012 - 2015 Licence Biologie des organismes et évolution – Université Paris-Saclay

Projet de recherche :

Productivité et biodiversité de la forêt boréale mixte dans un contexte d’aménagement écosystémique

L’Aménagement forestier écosystémique (AFE) vise à maintenir les structures, composition en espèces et biodiversité des peuplements des forêts naturelles dans ceux qui sont aménagés. Sur le plan opérationnel, l’AFE repose sur la diversification et l’adaptation des pratiques sylvicoles qui impacteraient les peuplements similairement aux perturbations naturelles. Les coupes totales (CT), réinitialisent la régénération et génèrent de jeunes peuplements similaires à ceux retrouvés après feux. Les coupes partielles (CP) permettraient de maintenir des peuplements mixtes et résineux ainsi que des attributs de vieilles forêts, retrouvés après les épidémies d’insectes et chablis. Ainsi, CT et CP constitueraient un ensemble prometteur pour maintenir la diversité des peuplements à l’échelle du paysage. Toutefois, l’AFE reste plutôt récent et seuls des suivis pérennes permettront d’évaluer son efficacité sur le moyen et long terme à maintenir la biodiversité des espèces végétales et la productivité forestière.

En 1998, différentes intensités de coupe ont été répliquées, dans trois types de peuplements dans la séquence de succession des forêts boréales mixtes (feuillus, mixtes, résineux) du Canada. 20 ans plus tard, le suivis de ces peuplements montre que les CP permettent de maintenir des peuplements à structure et composition mixtes, constituant un complément intéressant aux CT. De plus, de nombreuses espèces de bryophytes partagées entre tous les niveaux de récolte et tous les types de forêts, témoignent d’une reprise rapide du sous-bois. Cependant, les CP ne permettent pas d’améliorer le développement des attributs des forêts anciennes, comme le bois mort, impactant encore 20 ans plus tard, les espèces de bryophytes plus spécialisées comme les hépatiques. Au niveau de la végétation vasculaire de sous-bois, la réponse fonctionnelle individuelle de chaque espèce ne permet de généraliser l’impact des coupes, soulevant l’importance des plans d’échantillonnage et de la sélection des variables réponse et explicatives. Cette thèse montre le potentiel de l’AFE pour maintenir la diversité des peuplements s’il est appliqué et contrôlé avec soin mais aussi la complexité de tenir compte de l’ensemble des composants de l’écosystème forestier.