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07. Évaluation des risques des insectes ravageurs forestiers indigènes et non indigènes dans les régions de l’Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du Québec.

Responsable

 Timothy Work

Collaborateurs

 Emma Despland, Miguel Montoro Girona, Mathieu Bouchard

Problématique

Les impacts des ravageurs sont prévus d’augmenter dans les décennies à venir. De nouveaux risques sont à prévoir dans la région de l’Abitibi-Témiscamingue dus à la progression vers le nord d’espèces à la fois indigènes et non-indigènes déjà établies dans le sud du Québec, à la propagation inévitable de xylophages non-indigènes avec l’augmentation des transports et à la prolifération en plantation de défoliateurs indigènes qui n’ont qu’un faible impact en forêt naturelle. Il est plus efficace de répondre rapidement aux populations émergentes, d’où l’utilité de l’adoption d’une approche préventive qui dépend d’une combinaison de suivis efficaces et de modélisation prédictive des risques qui pourraient accroître les dommages fait par les ravageurs forestiers.

Objectifs

 

Dans ce projet nous serons 1) évaluer les risques associés aux sites industriels et récréatifs comme voies d’entrée pour les ravageurs forestiers non indigènes selon un gradient latitudinal en Abitibi-Témiscamingue, 2) évaluer comment la structure, composition et les effets de l’aménagement forestier affectent le risque d’établissement des xylophages forestiers indigènes et possiblement non-indigènes, 3) quantifier les dommages causés par les défoliateurs dans les plantations d’EPB et cibler les espèces susceptibles de devenir des ravageurs importants et 4) intégrer ces résultats au modèle de risque pour l’établissement et le dommage causé par des ravageurs forestiers indigènes et non indigènes.

 

Méthodologie

Nous déploierons une série des pièges appâtés avec des phéromones d’insectes xylophages dans les sites récréatifs (terrains de camping) et des sites industriels (scieries, mines) selon des artères principales pour le transport commercial et la circulation récréative dans la région d’Abitibi-Témiscamingue. Nous testerons l’hypothèse que les espèces non-indigènes trouveront une voie d’entrée dans les sites industriels, alors que les espèces présentes dans le sud du Québec (indigènes et non-indigènes naturalisés) arriveront dans la région par les sites récréatifs. Nous échantillonnerons aussi des peuplements renfermant des essences reconnues comme hôtes importants pour de nombreuses espèces xylophages non-désirables qui envahissent présentement l’Est de l’Amérique du Nord (frêne noir, pin rouge, pin gris, érable rouge) et des traitements sylvicoles comme la coupe totale et les coupes partielles. Nous évaluerons aussi la vulnérabilité des plantations d’EPB à la montée de défoliateurs potentiellement ravageurs. On intégrera cette information avec les arbres décisionnels pour identifier des interactions complexes et analyser les risques qui y sont associés. Nous développerons un arbre décisionnel pour évaluer les risques associés aux xylophages et aux défoliateurs selon les variables mesurées au niveau du paysage, du peuplement et de la tige.

Retombées escomptées

Dans le contexte actuel de mondialisation, il est essentiel que les gouvernements disposent d’un système de détection et de suivi des insectes ravageurs. Pour être pleinement efficace, ce système doit 1) être simple d’utilisation, 2) être déployé sur un vaste territoire aux endroits jugés stratégiques et 3) pouvoir détecter de manière précoce l’arrivée des ravageurs.

Applicabilité

Régions 8 et 10

Livrables

Nous sommes capables de produire des rapports spécifiques aux 11 scieries qui détaillent la faune xylophage capturée en proximité d’usine. Cette information est un indice des sources de dégradation qui va affecter les bûches stockées dans le cours de bois d’usine. Nous sommes aussi publiés un article qui démontre le niveau du dommage sur de jeunes arbres ne plantation ou dans des peuplements avec une couverture forte d’arbres (Noor et al 2023 dans le journal Insects).  

Avancement

 

Nous avons identifié un total 54,000 spécimens représentant de 270 espèces représentant plus. Nous sommes heureux de rapporter à l’intérieur de ces spécimens, nous n’avons pas récolté une espèce non indigène. Il y a une instance où nous avons récolté un spécimen qui semble Tetropium fuscum, une espèce d’origine de l’Europe qui est établie à Nouvelle-Écosse et Nouveau-Brunswick. Nous avons envoyé ce spécimen à CFIA pour la confirmation moléculaire, mais finalement le spécimen a été identifié comme Tetropium cinnamopterum (une espèce indigène au Canada).

 

Relative aux témoins, les scieries favorisent 6 espèces de longicornes et les terrains de camping favorisent seulement 1 espèce. Les espèces qui augment à côté des scieries sont associées avec une variété des arbres hôtes (ex : érable à sucre, pins, l’épinette, des arbres brulés) et probablement reflètent le grand volume de bois dans le cours de bois de scierie. Parmi des espèces abondantes autour des scieries, seulement une, Monochamus notatus pose un risque pour la dégradation de qualité du bois présent à l’usine, mais cette espèce a été présent primairement autour de Mont-Laurier.  Il est remarquable aussi que les espèces comme Monochamus scutellatus scutellatus (le longicorne noir) qui est bien connu pour la dégradation de bois coupé n’est pas plus abondant chez des scieries que des forêts sans infrastructure. Ça suggère qu’il est moins probable que les adultes sont capables d’émerger et de dégrader plus des bouches coupées avec une autre génération des larves avant il passe par l’usine. Nous avons aussi observé que les mines défavorisent deux espèces relatives aux sites témoins. À présent on explore comment les opérations autour des mines (coupeur des arbres morts, utilisation des lumières, grande surface non boisée) peuvent contribuent à la réduction de ces espèces.

  

Plus récemment nous avons complété une analyse préliminaire des réponses des charançons et des scolytes. Sauf une exception, les charançons sont favorisés par des infrastructures. L’abondance de six espèces de charançons sont plus élevés relative aux sites témoins ainsi que les mines et les terrains du camping favorisent deux espèces chaque. Le seul impact négatif d’infrastructure manifeste comme une réduction de Trypodendron lineatum, un scolyte qui vive en mutualisme avec un champignon d’ambroisie.

 

En 2023, nous avons faire une expansion de cette partie du projet d’inclure 20 sites additionnels qui sont dominés par l’érable à sucre (10 sites) et les frênes noirs (10 sites). Ces sites sont localisés primairement en Témiscamingue en association avec les terrains de camping et des sites témoins. Nous avons aussi mis un site à côté de l’usine de RYAM à Témiscamingue. Cette région est importante parce que l’agrile de frêne a été détecté dans ces régions par l’ACIA. Présentement, nous sommes en train d’identifier des spécimens récoltés en 2023. Nous anticipons que ces données seront disponibles par la fin d’été 2024.

 

Organismes subventionnaires

 MFFP, Coopérative, CRSNG-Alliance (en évaluation)

Financement annuel

Terminé

Durée

2020-2024

Dernière mise à jour : 2024-04-05 08:10:13