Responsable
Hugo Asselin
Collaborateurs
Patrice Leblanc, Oscar Labra, Ray Bustinza
Étudiants
Annie Claude Bélisle, Maël Casu, Laura Marcela Fuentes Serna
Problématique
Les changements climatiques ont des effets importants sur le milieu naturel et l'environnement humain, et ce, particulièrement aux latitudes élevées. En plus des changements climatiques, le nord canadien est soumis à une pression grandissante pour l'exploitation des ressources naturelles en réponse à la croissance de la demande mondiale. Les changements climatiques augmentent la vulnérabilité des communautés du Nord ‒ particulièrement les communautés autochtones ‒ et la pression de développement risque de diminuer encore plus leur capacité de résilience. Or, les impacts cumulatifs des changements climatiques et de l'intensification de l'exploitation des ressources naturelles n'ont pas encore été étudiés au Québec.
Objectifs
Mesurer l'impact cumulatif des changements climatiques et de l'exploitation des ressources naturelles sur la résilience (1) des écosystèmes forestiers; (2) des communautés autochtones; (3) des personnes.
Méthodologie
Modélisation forestière; questionnaires; entrevues; cartographie participative.
Retombées escomptées
Les résultats permettront d'identifier les facteurs limitant la résilience des systèmes socioécologiques et d'identifier des seuils à ne pas dépasser. Des outils d'aide à la décision seront développés pour permettre aux communautés d'évaluer différents scénarios d'aménagement.
Applicabilité
Abitibi et Jamésie
Livrables
Maël Casu. Résilience des communautés autochtones de la forêt boréale face aux impacts de l'exploitation des ressources naturelles et des changements climatiques. 2018. Mémoire de la maitrise sur mesure en études autochtones, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue 169 p.
Du fait de leur lien étroit avec le territoire, les communautés autochtones de la forêt boréale sont particulièrement exposées aux impacts des changements climatiques et de l'exploitation des ressources naturelles. A partir d’entrevues dans trois communautés, ce projet visait à (1) décrire les effets des changements environnementaux sur la cohésion sociale, et à (2) mettre en lumière les facteurs de résilience des communautés face aux changements environnementaux, avec une attention particulière envers la gouvernance. Les changements environnementaux affectent le lieu et le mode de vie qui soutiennent la culture et l’identité collective des membres des communautés. Alors que la communauté conventionnée affirme son pouvoir dans la gouvernance et son engagement dans le développement économique, les capacités d’action des communautés non-conventionnées dans la gouvernance du territoire et face aux changements environnementaux sont limitées par le cadre gouvernemental et législatif et par le manque de ressources. Le manque de contrôle sur le territoire et le manque de ressources ajoutent de la frustration, de la colère et un sentiment d'iniquité aux impacts environnementaux. Les processus décisionnels, les conflits de valeurs face à l’exploitation des ressources, la répartition des compensations et des impacts, et les divisions selon les terrains de trappe familiaux entraînent d’autres pressions sur la cohésion sociale dans les communautés. Le pouvoir décisionnel des communautés dans la gouvernance du territoire, accompagné du financement adéquat pour l’exercer, sont des facteurs essentiels de leur résilience face aux changements environnementaux. La résilience des communautés passe aussi par des bénéfices équitables de l’exploitation des ressources naturelles, mis au profit du développement communautaire. Au sein des communautés, l’engagement et la collaboration, l’information des membres sur les enjeux environnementaux, leur intégration dans les processus décisionnels via des structures locales, la transparence, l’équité, et le maintien d’un rapport communautaire au territoire par un système de gestion approprié sont des clés pour préserver la cohésion sociale et les capacités d’action collectives.
Laura Marcela Fuentes Serna. Impact du changement climatique et de l'exploitation des ressources naturelles sur le bien-être dans les communautés autochtones. 2018. Mémoire de maîtrise en biologie, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue. 67 p.
Les changements environnementaux affectent non seulement la végétation, les animaux et l'eau, mais aussi les humains. Les changements climatiques et l'exploitation des ressources naturelles peuvent affecter le bien-être des Autochtones en réduisant l'accès aux services écosystémiques et l'utilisation des savoirs traditionnels et en causant des problèmes de santé mentale. Ce projet de recherche a examiné les impacts des changements environnementaux sur les membres de quatre communautés autochtones dans l'est de la forêt boréale au Canada. Un questionnaire avec des questions fermées à échelles de Likert a été élaboré à partir de l'échelle de détresse environnementale (Environmental Distress Scale; EDS) et de l'échelle de résilience de Connor-Davidson (CD-RISC-10). Les effets potentiels de caractéristiques individuelles (âge, genre, parentalité et temps passé sur le territoire) et de facteurs de protection (santé, qualité de vie, résilience, vie sur le territoire, vie dans la communauté, soutien de l'entourage) ont été examinés. Les données de 251 participants ont été analysées avec des régressions linéaires, de la sélection de modèles et de l'inférence multi-modèles. Les résultats montrent que les répondants ressentent des impacts des changements environnementaux (détresse environnementale). L'âge était la seule caractéristique individuelle à affecter significativement la relation entre les changements environnementaux et les impacts ressentis; les participants plus âgés ressentaient davantage d'impacts. Parmi les facteurs de protection, la qualité de vie a eu l'effet attendu de réduire les impacts ressentis des changements environnementaux. Toutefois, la résilience a montré un effet contraire aux attentes. Les participants plus résilients ressentaient plus d'impacts. Cela pourrait être attribuable au fait que les personnes moins résilientes cessent d'utiliser le territoire quand les changements environnementaux dépassent un certain seuil, et donc seulement les personnes plus résilientes peuvent témoigner des impacts de ces changements. Des recherches supplémentaires seront toutefois nécessaires pour tester cette hypothèse.
Une thèse de doctorat et des articles scientifiques sont à venir.
Avancement
Annie Claude Bélisle a terminé sa scolarité et sa collecte de données. Elle sera en phase d'analyse et de rédaction pour 2020-2021.
Organismes subventionnaires
CRSH
Financement annuel
Financement terminé
Durée
2014-2020
Dernière mise à jour :
2020-12-01 00:00:00